FamillenDanger ( FED )

Suite--Histoire Particulière --Page 7/7

61 ième partie--j’ai commencé un long travail d’écriture et il n’est pas terminé.

Article publié le 13/12/2013

 

 

Je ne vous ai pas oublié, j’ai commencé un long travail d’écriture et il n’est pas terminé. Ceux qui commencent à ne lire qu’à partir de ce long chapitre, je vous invite à lire toute mon histoire et de lire également jusqu’au bout, vraiment jusqu’au bout ce témoignage avant de réagir. Cette histoire a un début et il est difficile de le définir mais toujours est-il que je me suis identifié comme pédophile virtuel. Il s’est passé plus d’un an depuis la remise à la gendarmerie de tous mes supports informatiques. Ensuite ? Le trou béant, la déchirure, la honte la culpabilité comme celle que j’ai vécu lorsque j’étais gosse.

 

 

J’ai connu la sidération, j’y reviendrais en partie… Cette sidération, ce silence quoi en faire tout au long de ma vie ? Cette sempiternelle question, jeune garçon violé, abusé sexuellement et psychologiquement devient il automatiquement pédophile ? Non, non parce que chaque histoire à sa particularité, cet outrage n’est pas vécu de la même façon d’une victime à l’autre. Certaines préfèrent se suicider, certaines préfèrent sombrer dans l’alcool, dans la drogue, certaines encore préfèreront se prostituer par la suite comme j’ai choisi de le faire à mon adolescence durant trois années. , d’autres font carrière dans le marché du sexe. J’écris le verbe préférer mais il est faux en réalité. Il est évident qu’elles ne choisissent pas ces destins tragiques tout comme moi, je n’ai pas choisi de devenir pédophile virtuel. Depuis plus d’un an je travaille en psychothérapie et il est encore difficile de comprendre pourquoi j’en suis arrivé à télécharger ces images, ces vidéos. Lors de ma déposition des questions m’ont été posé par les officiers de police. «Avait vous tenté de corrompre à des fins sexuel un mineur sur le réseau internet ? » « Non ». «Avez-vous vous tenté dans la vie réelle par un moyen ou un autre de séduire à des fins sexuels un enfant?» « Non ». « Avez-vous parfois ressenti des pulsions sexuelles envers un enfant ? » « Une fois et une seule ». « Avez-vous ressenti du plaisir en regardant des images pédopornographiques sur vos ordinateurs ? » « Non très rarement ? » « Pourquoi téléchargiez-vous alors ces images ? » « Je ne sais pas. Curiosité malsaine ? Perversion du regard pourquoi pas ? Peut-être pour voir jusqu’où allait la cruauté de ces vidéos, de ces images. Pour comprendre sans doute aussi comment fonctionnait ce ou ces réseaux de partage ? Et puis sans doute au-delà de toutes ces images je ne me sentais plus le seul au monde à avoir subi ce fléau. Bien sûr, il existait cette addiction d’en voir plus, toujours plus. Je recherchais essentiellement des images de jeunes garçons et il en existe des milliers, je n’étais donc pas seul, plus seul. Parce que c’est cette douloureuse solitude, ce douloureux silence qui me hantait sans cesse et toujours » Avec le recul il serait facile de me dire que je pouvais agir autrement, trouver une association un psychiatre, un psychologue. Je ne connaissais pas d’association à cette époque et puis pourquoi ne pas le dire je n’avais pas vraiment recherché, je vivais avec ça en moi, avec le poids de ce terrible secret. Les psychiatres ? J’ai connu de très nombreuses hospitalisations sans succès parce que je n’ai jamais révélé l’ampleur des dégâts. J’ai été hospitalisé une toute dernière fois le six Janvier deux mille douze, je resterais en unité psychiatrique dix semaines encore une fois pour rien. J’avais révélé à ma famille la vérité, je leur ai tout dit sans rien oublier ou presque. Je leur ai révélé ce que cet homme m’avait fait subir et ce que je faisais sur internet alors par la suite, rien ne fût possible entre eux et moi. Après mon hospitalisation, j’ai dus m’enfuir et vivre dans les rues de ma ville en plein hiver. Oui m’enfuir loin de tout ça, j’errerais sept mois sur les trottoirs et les centres d’hébergements d’urgence. Mendicité, alcool, drogue seront mon quotidien, les mauvaises rencontres, les mauvais plans allaient de pair. Vous dire que j’ai connu des moments heureux serait un vain mot mais oui j’en ai connu de temps à autre. Je ne penserais plus du tout à ce procès qui devait venir le 22 Novembre 2013, il me sera signifié par le procureur dans le courant Juin de cette même année. Je me suis marginalisé mais je laissais un contact aux enquêteurs, comme je l’ai dit depuis le début, il était hors de question de me défiler à la justice. Je n’ai également pas rompu ma relation psychothérapique avec mon médecin spécialisé dans le traitement des symptômes paraphilique et en particulier la pédophilie sous toutes ses formes. Je me suis durant cette période désocialisé mais je vivais au rythme de ces rendez-vous hebdomadaire. Les toutes premières entrevues ont eu lieu avec ses deux adjoints, psychologues pour une évaluation de mes symptômes, de mes traumatismes. Ces premiers entretiens ont été très douloureux, il m’a fallu entrer dans les détails les plus sordides de mon enfance mais est ce qu’après avoir raconté mon histoire j’aurais tout dit ? NON Parce qu’il ne suffit pas de raconter son histoire aussi dramatique soit elle pour aller mieux, pour déculpabiliser de t’être trop facilement laisser faire par ton bourreau, pour t’être par la suite vendu sexuellement, pour t’être au bout du compte dévoyer dans ce monde et en être devenu complice et même si c’est du téléchargement virtuel. Ces images cachent des enfants en terrible souffrance c’est une certitude et le pire dans tout ça, c’est que je le savais tout du long de mes téléchargements. Pas de limite d’âge minimum, elle frappe les adolescents jusqu’aux nourrissons de moins de un an sans distinction de sexe, elle frappe sans discernement, aveuglément. Ces images sont issues de milieu intrafamilial, (inceste), de milieu extrafamilial, de réseaux pédocriminels. Ce sont les trois grandes catégories d’images, de vidéos que j’ai pu fractionner. Toutes ces images sans distinction allaient de la simple pose d’un enfant nu devant l’objectif d’un appareil photographique ou d’un caméscope numérique, jusqu’à l’acte sexuel pornographique. Toutes ces images sans distinctions étaient d’origine planétaire et quand j’écris planétaire cela veut dire du monde entier sans exception. De mes très nombreux fichiers, un m’a marqué particulièrement. Il s’intitulait MY SON (Mon fils). Un album photo complet, celui réalisé en vacances d’été, un jeune garçon de onze douze ans, un album photos tout ce qui paraît des plus normal. Un gosse qui joue dans l’eau, un gosse qui joue sur la plage, un gosse s’amusant avec ses copains, un gosse buvant un coca cola, un gosse dans sa chambre du chalet en location et puis… Et puis… Est-ce que c’était son père, son Oncle? Un ami de la famille ? Et puis qui faisait les photos ? Toujours cette complicité inconnue me faisant dire que bon sang ! Ce gosse n’est pas tout seul avec cet homme ! Avec cette femme ! Ce type d’album était fréquent. Beaucoup d’album, de vidéos était d’origine « domestique », c’est-à-dire réalisés en famille en tous les cas dans un cercle très restreint intrafamilial ou extrafamilial. Et puis ces fichiers issus des réseaux pédocriminel, au-delà des scènes pédopornographiques subsistait un point commun. Les jeunes garçons avaient une marque d’appartenance aux réseaux. Un tatouage, sur le bras, l’épaule, sur la main, le mollet ou bien sur la poitrine. Ou bien un logo dessiné au marqueur noir, bleu ou rouge, une marque d’appartenance Oui, une marque disant « tu nous appartiens ! ». Quant aux décors, ils sont bien difficiles à identifier, tout y est calfeutré, masqué, les lieux sont de véritables studios photos, digne des films version X pour adulte si ce n’est que ce sont des gosses qui sont mis en scène. Ces réseaux de tournage d’images pédophiliques sont de véritables machines à fabriquer de jeunes pédophiles, des gosses de quinze seize ans se mettant en scène avec d’autres de huit neuf dix ans. Je sais que ce que j’écris est difficile à lire, à comprendre mais que deviennent ces gosses en ne grandissant que dans ce monde de perversité ou c’est l’adulte qui dicte, qui impose cette normalité perverse en eux ? C’est une pure instrumentalisation du corps de l’enfant à des fins hard pornographiques adultes, parce que c’est un monde fait par l’adulte et pour l’adulte. Un monde ou l’enfant doit y trouver sa place dans un langage du sexe qui lui est inapproprié. Je crois savoir si je ne me trompe que Marc Dutroux a grandi dans des réseaux pédophiliques, abusé sexuellement, puis il a été prostitué, puis il est devenu celui que nous avons tous connu. Oui je sais c’est dégueulasse mais après avoir dit ça vous auriez tout dit ? Vous savez, il ne me reste qu’à témoigner sur ce fléau, parce qu’à travers ces images, du moins certaines images, je me suis retrouvé MOI. Moi comme un fantôme, un spectre du passé resurgissant sur mon écran d’ordinateur. Bien sûr cela ne fait pas de tout ça une excuse mais ce dévoiement m’a hanté tout du long de ma vie, il m’a fallu l’exorciser.

 

 

 

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Propos reccueilli par Laurence Terminet pour FamillenDanger (FED )

62 ième partie --Toutes visions n’est pas bonne à dire je crois.

 

 

Vous savez je pourrais encore vous raconter ce que j’ai vu sur mes écrans mais ce ne serait pas honnête de le faire, toutes visions n’est pas bonne à dire je crois. Même mon médecin ne sait qu’en toute petite partie de ce qui se cache derrière ma vision de ce monde obscur. Avec le recul, j’écrirais que j’ai brûlé mon regard de ces images plus infectes les unes que les autres. J’ai émis de très nombreux regrets lors de mon procès, mais est ce qu’ils suffisent ? Vous savez, ces médecins ne peuvent pas tout résoudre, ils ne font que m’écouter et je leur ai parlé de cette chose taboue lors d’un inceste, ou bien de mes relations sexuelles lorsque je me prostituais quand j’étais jeune adolescent. Il y avait une chose contre laquelle je ne pouvais pas lutter, c’était l’érection de mon pénis, je me faisais « allumer », terme que j’utilise dans mes psychothérapies. Vous savez depuis longtemps je cherche des témoignages sur des hommes ayant subi l’abus sexuel et je n’ai rien trouvé ou si peu. Lorsque mon médecin m’a demandé si j’avais ressenti parfois du plaisir avec mon bourreau, avec les michetons, je lui ai répondu que oui et c’est ce qui le rendait honteux et culpabilisant. Je sais ce que j’écris est difficile à lire mais c’est une cruelle vérité. Que croyez-vous qui se passe chez un jeune garçon lorsque il se fait masturber ou reçoit une fellation ? Il a beau se dire qu’il se passe quelque chose d’anormal mais que peut faire son esprit face à cette intrusion sur ses parties intimes de son corps ? Bien sûr tu le repousses, bien sûr tu essaies de te défendre, mais que faire face à ces hommes dont leurs fantasmes sexuels restent exacerbés encrés dans cette perversion? Que faire lorsque ton esprit, tes pensées qui s’entrechoquent ne peuvent pas se défendre ? Rien faire d’autres que de finalement accepter cette intrusion ? Que faire pour avoir moins mal sinon accepter la perversion de ton corps ? Que faire sinon accepter la perversion de leurs esprits ? Que faire quand dans l’esprit du gamin cette perversion de l’adulte devient en lui une chose « naturelle » ? Beaucoup de questions n’est-ce pas ? C’est ce que je voyais sur certains des fichiers photos ou vidéos. C’est une partie de ma jeune existence que je retrouvais, que je visionnais à travers ces téléchargements. J’essaie de calibrer mes mots, de moduler mes pensées pour vous faire comprendre à travers mon vécu toute la dimension de ce monde de perversion à l’état pur. Il est évident que l’enfant n’est en rien responsable de ce qui lui arrive, n’est en rien responsable non. Mais parfois le doute existe encore dans un jury comme récemment en grande Bretagne ou le prévenu a été condamné à un sursis presque en faisant croire, que la gamine était en partie responsable parce qu’elle était prédatrice sexuelle. C’est un fait avéré en ce qui concerne ce jugement purement scandaleux. J’ai toujours eu cette bivalence, comprendre ce monde et me corrompre dedans, curiosité sans cesse grandissante qui m’a mené vers l’irréparable.

En des années plus reculée ou la pédophilie était consentie par notre société, dans notre société ou l’écriture pédophilique était considérée comme un art comme sous la plume de Gabriel Matzneff recevant un prix littéraire à cette époque et encore cette année recevant le prix Médicis du meilleur essaie. Est-ce que dans cette société des années soixante-dix, quatre-vingt, ma parole aurait été t’elle entendu pour ce qu’elle est ? Est-ce que j’aurais été cru au sein même de ma propre famille ? Est-ce que j’avais seulement l’idée d’en parler, de révéler à ma mère d’adoption les abominations que je subissais ? NON définitivement non ! Rien dans mes souvenirs ne me revient qui me ferait dire que j’avais eu une occasion de le faire parce que j’en suis demeuré incapable. Les médecins que je rencontre font ce qu’ils peuvent de mon histoire, moi-même je me débats encore pour comprendre pourquoi cette chose a mûri en moi, j’en viens à me dire que mon beau père, au-delà des actes d’abus sexuels m’a inoculé son poison et pourtant bien d’autres avant moi ont été violés dans leur enfance cela n’a pas fait d’eux pour autant des pédophiles.

Comme je l’ai écrit, les révélations que j’ai faite à ma famille ont causé un véritable séisme de force neuf sur l’échelle de Richter, je ne pensais pas encore à ce moment être le porteur d’un message qui allait détruire en grande partie cette famille. Je pensais un peu trop naïvement que ce serait différent des autres témoignages que j’ai lu sur internet. Je pensais que c’était une affaire qu’entre lui et moi, je ne me rendais pas compte du tout que toute cette histoire allait m’échapper. J’ai tout raconté aux policiers, tout ce que je savais sur moi et lui, sur lui et d’autres victimes potentielles alors, chacune des personnes que j’ai citées ont été entendus et les langues ce sont déliées. J’ai aujourd’hui le dossier d’instruction et j’ai pu lire les dépositions et toutes accablent mon ex beau-père. Il était pédophile bisexuel, il chassait les jeunes filles tout comme les jeunes garçons et n’avait aucune retenue pour le dire. Un jour alors que j’avais dix onze ans il me dira « Tu vois tes deux cousines, je me les taperais bien ! Pas toi ?», elles avaient à peu près le même âge que moi. Je n’ai pas répondu, je n’étais qu’un gosse comment pouvais-je comprendre ? Et c’est ce qu’il fera, les dépositions de mes deux cousines iront dans ce sens. Tous les détails y sont à la lecture. Cette même façon d’opérer comme lorsqu’il m’a violé pour la première fois. Cette même intrusion par les mots, par les gestes, montrer son pénis en érection sans honte, « c’est comme une sucette ! », leur disait-il, me disait-il. «Au début ça se passait bien, on n’avait pas plus d’affinité que ça, mais vers l’âge de dix onze ans, il a commencé à me faire des allusions, Alors tu bandes dans ton lit ? Tu sais j’en ai une bien plus grosse que toi ! Je ne répondais pas mais un jour, il est entré dans la salle de bain, il avait débraguetté son pantalon, son sexe était en érection, j’ai tourné la tête, ensuite... » « Ensuite ? », « Qui était présent au moment de ces faits ? », « Personne, il profitait toujours qu’on soit seul pour faire ces choses ». «Combien de fois ces fait ce sont répétés ? », « je ne sais pas, je ne sais pas », « Vous avez tourné la tête et ensuite. Ensuite quoi ? », « Il m’a fait avaler son sexe et il m’a violait ». « Combien de fois vous a-t-il violait ? », « je ne sais pas, une à deux fois par semaine », « Combien de temps cela a-t-il duré?», « Un an et demi à deux ans jusqu’à que j’entre en internat ». C’est un extrait de ma déposition. « Plus je lui résistais et plus il aimait ça ! », les mêmes mots toujours les mêmes. Il se grisait de ma résistance, de notre résistance, de notre refus de nous laisser faire les premières fois. «Je devais avoir onze douze ans, il est entré dans ma chambre, il était nu, il s’est jeté sur moi, je me suis défendu mais il était trop fort pour moi, beaucoup trop fort, il m’a fait avaler son sexe ». « Vous a-t-il violait ? », « Oui », « Combien de temps cela a-t-il duré ? », « Deux ans peut être », il s’appelle Florent, c’est une victime qui a subi le viol bien après moi. « Il m’a emmenée derrière le penti du jardin, il a débraguetté son pantalon, il a voulu que j’avale son pénis, j’ai tourné la tête, alors il m’a tiré les cheveux jusqu’à que je cède, c’est comme une grosse sucette », « Vous a-t-il violait ? », « Oui, il n’y a eu que cette fois-là et d’autres peut être », « Peut-être ? » « Je ne me souviens plus », Patricia, elle avait douze ans. Je ne vous épargne rien puisque cet homme ne nous a rien épargné, les enquêteurs ont entendus toujours les mêmes mots. Et cette questions, toujours la même, posée à tous « vous saviez pour les autres victimes ? », « Non », non personne ne savait pour les autres victimes alors que moi je savais en partie. J’ai lu toutes ces dépositions et les unes font aussi mal que les autres, bon sang vivre cette abomination, c’est se retrouver dans l’isolement de sa propre douleur ou c’est le silence qui est roi. Vous savez le plus étrange, c’est qu’il ne m’a jamais menacé de quoique ce soit si un jour j’en venais en parler, sa présence tyrannique, presque effrayante de domination suffisait à faire taire ces jeunes proies, c’est du moins ce que j’imagine. Pas une n’a dévoilé cette abomination, non pas une avant que je ne le fasse un peu plus de trente ans après. Et c’est les reproches qui m’ont été fait, briser le silence, ce silence me rendant coupable à leurs yeux. Je suis devenu en l’espace de quelques semaines l’abomination alors que je n’étais au départ que l’objet de cette abomination. Mon téléphone portable qui ne cessera plus de sonner, toujours cette question accusatrice : « Pourquoi maintenant qu’il est mort ? » Et cette question me hantera encore longtemps, pourquoi maintenant qu’il est mort ? Ma seule réponse a été cette fuite dans les rues de ma ville. Une seule victime a refusé de témoigner, elle a tourné la page et ne veut plus en entendre parler. Vous savez, j’ai beaucoup pleuré en lisant toutes ces dépositions, beaucoup de regrets ont enflammés mon esprit de n’avoir jamais rien dit avant bien avant, ne serait-ce pour éviter ce tel carnage qui a suivi après moi. Et j’en veux a ceux qui ont subis ces outrages bien avant moi mais il était aimait pour ce qui l’était… Je n’arrive toujours pas un an après à mesurer le dégoût que je porte à cet homme et pourquoi encore les anciennes victimes cherchent t’elles encore à le défendre. Je n’arrive pas à me dire que c’était un monstre ce que vous diriez facilement. Non, il n’était pas un monstre, il était un homme comme beaucoup d’autres, deux bras, deux jambes, un corps, une tête bien faite, un homme brillant, très brillant, seulement sa déviance n’était pas inscrite sur son visage, sur ses mains. Il n’était plus le même dans l’assouvissement de ses fantasmes, non plus le même l’espace de ce temps où il m’enfermait dans toute la dimension de cette perversion. Il était obsédé, complètement obsédé, il me fallait comme les autres très jeunes victimes accepter cette abomination. Laurence m’a demandé au téléphone : «Combien de victimes à t’il fait ? », je lui ai répondu que je n’en avais aucune idée, j’ai nommée celles que je connaissais, celles d’avant moi et celles d’après moi, puis celle que je ne connaissais pas encore parce que ce sont les enquêteurs qui ont remonté le cours du temps. Ils ont retrouvés tous les gosses ou presque qui sont passés par ce foyer familial ou bien ayant un lien familial avec cet homme. Laurence l’a nommé lors d’une conversation téléphonique « un sérial violeur »

 

 

, je crois, oui, il en était un, il a conduit une vie sexuelle hors norme, comme la stipulait mon avocate. Elle insistera sur le fait que j’étais prisonnier de lui lors de son vivant, moi comme toutes les autres victimes. Il est difficile de comprendre pourquoi aucune des victimes ne s’est jamais révélées toutes ces années durant. J’écris bien révélé et non « AVOUER », parce que ce sont les criminels qui avouent et non les victimes d’abus sexuels, je le lis un peu trop souvent dans les conversations internet. Pour ma part, je n’ai pas avoué parce que c’est lui, cet homme le coupable pas moi !!

 

 

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Propos reccueilli par Laurence Terminet pour FamillenDanger (FED )

 

 

63 ième Partie -- J’ai lu également la déposition de ma mère d’adoption

J’ai lu également la déposition de ma mère d’adoption, il est évident qu’elle savait ce que cet homme était capable de faire aux gosses mais ne s’est jamais douté un seul instant qu’il était pervers aussi avec les jeunes garçons. Elle savait donc ? Je découvrirais que c’est en 1995 qu’elle ira voir la police pour dénoncer son mari pour acte de pédophilie sur la petite Nadège mais les policiers ne se déplaceront jamais pour arrêter cet homme. Pourquoi ne sont-ils jamais venus le chercher ? C’est incompréhensible, je n’en reviens encore pas. Que leur fallait-il de plus pour venir l’arrêter ? Il est incroyable qu’ils n’aient pas agis et ne soient jamais intervenus. La lecture de ses mots m’a démoli comme jamais, comme un écho assourdissant, la gendarmerie n’a pas bougé le petit doigt. Elle fera subir à cette jeune fille un examen génital prouvant les faits ! Bien sûr une enquête a été ouverte par la gendarmerie pour retrouver ce dossier et bien entendu… AUCUNE TRACE. Cette victime devenue adulte confirmera à son tour les faits lors de sa déposition. Je sais que ce que vous lisez paraît incroyable, à la lecture de cette déposition, je ne savais plus qui croire, qui avait raison ou qui mentait. J’ai passé des nuits blanches à penser et repenser à la déposition de ma mère d’adoption, est ce qu’elle manipulait les enquêteurs, pourquoi les policiers n’ont retrouvé aucune trace ? Je le sais maintenant, parce que ces dossiers ont une durée d’archives de seulement dix ans. Et puis m’ai revenu soudainement ses propos le soir même ou j’ai fait toutes mes révélations, elle m’a parlé de cette histoire, elle a une prodigieuse mémoire des dates. Toujours est-il que les policiers ne sont pas venus le chercher, toujours est-il qu’elle aura essayé au moins une fois dans sa vie de dénoncer son mari. Je n’arrive pas et n’arriverais jamais à m’expliquer pourquoi elle est restée toute sa vie durant avec cet homme. Alors je me suis forgé cette idée qu’elle avait dit la vérité lors de sa déposition. Elle a tout raconté, tout raconté de ce qu’elle savait comme pour se libérer, tous ces soupçons pédophilique qui ont jalonnés la vie de son mari. Puis elle est revenue sur les actes de viols sur la petite Nadège, alors gardée par cette famille en 1995, j’avais déjà depuis longtemps quitté le foyer familial. J’ai lu dans sa déposition qu’elle avait voulu le tuer avec un couteau et que c’est mon frère jumeau présent ce soir-là qui l’en a empêché. Elle ajoutera également qu’elle ne comprenait pas pourquoi je n’ai eu aucune réaction lorsqu’elle m’a expliquait les faits sur cette gamine cette même année. « C’était l’occasion de le faire mettre en taule », dira-t-elle dans sa déposition. A cette époque, j’étais toujours à moitié défoncé par la dope quand ce n’était pas complètement comment pouvais-je prendre conscience de ce que cet homme faisait encore et toujours. Le pire, c’est que je ne me souviens de rien de cette époque-là. Elle m’accable dans sa déposition, des reproches de n’avoir jamais rien dit, des mots qui font terriblement mal. Normalement c’est aux adultes et dans le pire des cas aux gendarmes de faire le travail de protection par l’arrestation du violeur pédophile. De protéger les mômes en danger. Mais ce que j’ai lu est le monde à l’envers, elle me fait des reproches à mots couverts, c’était à moi de protéger les victimes qui ont après moi été frappé de cette ignominie par ce même homme. « Votre fils reproche à votre ex-mari de l’avoir violait à plusieurs reprises, vous le croyez ? », « Oui je le crois, c’était un gosse qui n’allait pas bien du tout, je ne savais plus quoi faire de lui, l’internat est arrivé au bon moment, je ne le supportais plus » « Vous a-t-il dit ce qu’il faisait sur internet ? », « Oui, il m’a tout raconté, je vais tout faire pour l’aider, si il veut bien sûr ». Elle savait ce qu’il était capable de faire et si alors elle savait pourquoi ne m’a-t-elle pas protégé. Elle dira plus loin dans sa déposition que quelque chose d’anormale se passait entre moi et son mari, pourquoi alors ne m’avoir jamais posé la question ? Je rencontrais à cette époque un pédopsychiatre si toutefois ce métier existait. Je voyais cette spécialiste parce que je vivais depuis quelques mois dans un mutisme total. Ce médecin ne détectera rien d’anormal, si ce n’est que je vivais un syndrome d’abandonisme. Et ce pseudo médecin de la tête durant toutes ces séances, ne m’a jamais posé les bonnes questions, parce qu’à cette époque on ne te demande pas si tu as été tripoté, on ne te demande pas si tu as avalé un sexe d’homme, on ne te demande pas si il t’a violé, pénétré de leur lame de chair !! Non il était préférable de chercher ailleurs ce qui clochait dans ma tête !! Et puis tu n’es qu’un gosse alors tu ne sais pas les mots, tu ne sais pas les exprimer si ils ne te sont jamais demandés !! Bon sang, si seulement elle m’avait posé les bonnes questions !! C’était elle la professionnelle, elle cette pseudo psychiatre pas moi !!! Je ne suis coupable en rien !!! C’est lui cet homme !! Cet homme a violé une de ses jeunes sœurs !! Une jeune de ses belles sœurs !! Fait des attouchements et perpétrés des viols sur mes jeunes cousines !! Fait des attouchements sexuels sur les jeunes garçons et parfois les a violés dans ce foyer familial !!! J’ai lu toutes ces dépositions. Elles ont toutes rejoint la mienne et toutes raconte le même mode opératoire!! Je ne peux pas endosser les crimes sexuels de cet homme !!! Me sentir coupable de ce qu’il a commis !!! Il en est hors de question !!! Bon sang je me dis que tout le monde n’y a vu que du feu, personne n’a levé le petit doigt, les flics en premier mais avant bien avant, cette pseudo médecin qui me rencontrait régulièrement, pas une maîtresse, un professeur, personne n’a détecté les sévices sexuels sur toutes les jeunes victimes qui s’ajoutaient les unes après les autres, années après années ? Mais qui était cet homme qui a commis dans la plus grande impunité tous ces actes plus odieux les uns que les autres??

C’était un homme craint et respecté par tout l’ensemble de la famille sans exception. Il a été décrit comme un homme droit et exceptionnel lors de ses obsèques. Un homme juste aux yeux de toutes les personnes présentes. Et elles étaient très nombreuses venant se recueillir, nombreuses à lui porter louanges. Il était travailleur, froid et généreux à la fois, il rendait toujours services si il le pouvait ; il était d’une très grande camaraderie, plaisantins, aimant s’amuser, organiser des réunions de famille bien arrosées. Quant à moi, il m’aimait bien, il m’apprendra plein de choses, j’irais faire les vendanges avec lui, il m’apprendra à couper le raisin, les premières cerises dans le verger étaient pour moi et l’entourage, les premiers abricots de la saison également ainsi que tous les fruits. Il m’apprendra à entretenir un jardin, il se montrait parfois gentil et m’amuser par ses facéties. Et puis un jour, il me confira la responsabilité de nourrir les animaux et j’aimais ça plus que tout, le maïs pour les poules, le fourrage pour les lapins, l’eau pour les canards, le blé pour les pigeons dont j’aimais le roucoulement. Nous passerons de plus en plus de temps ensemble après que je sois revenu de l’école. Mon frère jumeaux souffrait d’une très grave maladie et il était très souvent hospitalisé, ma mère d’adoption était très souvent à son chevet alors, c’est lui qui s’occupera de moi tout ce temps-là. Il avait toujours une petite surprise pour moi par exemple, il m’appelait tout le temps lorsque une couvée venait à éclore, je regardais émerveillé ces tous petits poussin… Des tas et des tas de bons de souvenirs vivent en moi et en ceux qui l’ont aimé pour ce qu’il était. Dur, généreux et juste sont les trois mots qui ont qualifié cet homme à l’église. Oui vous lisez ce qu’était les louanges sur cet homme aux yeux de tout son entourage. Et il existait cet autre homme qui m’aimait, m’aimait trop, qui m’emportait loin de tout, loin derrière les frontières de la normalité. Alors, je pourrais encore en écrire d’avantage sur lui, Il entretenait des ruches et à la saison le miel coulait à flot, il me tendait des sucre de miel qu’il prenait dans sa main, le miel coulait sur ses grands doigts et je devais le lécher je ne voyais que le miel et son bon gout de sucre alors que lui… Je ne savais pas encore que c’était un jeu sexuel, « vas-y lèche », me disait-il…Et puis.... « Viens voir ici ! », il me montrait un accouplement de lapins dans le clapier, il en riait très fort, je ne savais pas encore que c’était un jeu sexuel et puis… « Viens on va remonter la meule de paille dans la grange ! », les chatouilles, les rires dans le foin, je ne savais pas encore que c’était un jeu sexuel et puis… « Viens dans la grange, j’ai un nouveau ballon de foot pour toi ! », je ne savais pas encore que je devrais le remercier et puis… La grange, son repère du mal… Il venait jouer avec moi dans la piscine gonflable toute neuve qu’il avait installé au fond du verger, loin de tout regard, elle était pour moi rien que pour moi, j’étais heureux plus que jamais heureux, un jeu de lutte et puis…ça devenait dégueulasse… Pourquoi à la fin c’était toujours dégueulasse ??? J’apprendrais au fil du temps que ça se finirait toujours très mal pour moi et de toutes les manières possibles. Il me fallait affronter ses yeux, son regard, ses mains baladeuses, son sexe tendu jusqu’à que je ne sache plus dire non... Il me fallait dans cette solitude apprendre à accepter que je ne fusse qu’un objet sexuel avec lequel il s’envoyait en l’air. Il avait quatre-vingt-sept ans lors de sa disparition, combien de victimes a-t-il laissait réellement derrière lui? Le point commun de toutes ces dépositions ? « Pourquoi n’avoir jamais rien dit ? » Aucune victime et moi-même n’ont pu et su répondre à cette question. La sidération des actes de cet homme était tellement immonde qu’elle ne pouvait être que silencieuse. Je ne pensais pas qu’après toutes mes révélations, il existerait un tel désastre, je ne pensais pas que cet homme soit capable de commettre toutes ces horreurs sur d’autres victimes, je pensais trop naïvement être le seul et je répudiais tous ces « on dit » sur cet homme. La cohésion familiale a implosée, ses actes pédophilique n’était pas un secret de polichinelle pour ses frères et certaines de ses sœurs donc mes oncles et me tantes. Mes révélations ont fait des ravages, j’ai fuis ce noyau familial. J’ai sauvé de toute cette abomination, la relation avec mon frère jumeau. Lui aussi a fait une longue déposition, il regrette énormément de n’avoir rien vu, rien ressenti de cet enfer que je vivais avec cet homme. Il dit : « Il était très refermé, très violent, il avait changé en l’espace de quelques semaines. Je me souviens qu’il ne m’aimait plus, qu’il n’aimait plus personne ». « Je me souviens qu’il a tout fait pour aller dans cet internat, il en avait marre de cette famille. Je ne savais pas qu’il parlait de notre père, il me faisait des allusions mais je ne comprenais pas ce qu’elles voulaient dire », « A quelle époque vous a-t-il fait ces allusions ? », « Il était en internat et ne revenait que le week end, il était complètement défoncé, c’est là qui me faisait des allusions sur notre père », « Quels étaient ses mots vous vous en souvenez, », « Il le traitait de putassier de pd, que les hommes étaient tous des putassiers et des pd, il était très vulgaire » « Quel âge avait-il quand il a commencé à changer? », « Onze douze ans, en tout cas il a rejoint cet internat à treize ans, il avait de très mauvaises fréquentations à l’époque alors je pensais que c’était pour s’en débarrasser et il ne travaillait plus au collège», « Avez-vous été témoin une fois de ce que votre frère aurait pu subir ? », « Non jamais sauf une fois avec le recul, je me souviens que mon frère se rhabillait vite dans la grange, je lui ai demandé pourquoi, il était à demi nu, il m’a répondu, non c’est rien, j’avais mis s’en m’en apercevoir mon tricot à l’envers. Son pantalon de jean était aux genoux. Notre père était au fond de la grange et ne disait rien », «Vous n’aviez rien vu avant, rien entendu ? », « Non, j’ai trouvé ça étrange c’est tout ». « Vous pensez qu’il s’est fait violé à ce moment-là ? », «Je ne sais pas, je ne sais plus, je dirais aujourd’hui que oui», « Est-ce que vous croyez les accusations de votre frère envers votre père ? », « Oui je le crois beaucoup de choses s’explique, la dope qu’il prenait, il était toujours en état second en revenant à la maison, il provoquait notre père toujours ivre, mon frère le traitait de tous les noms, je ne savais pas ce que tout ça voulait dire entre eux. J’étais gravement malade à cette époque alors je n’ai rien vu, je le regrette ». « Votre mère était présente lors de ces disputes ? », « Non jamais, je me souviens une fois avoir entendu mon frère de vouloir le balancer aux flics ? », « Vous étiez présent ? », « Non j’étais gravement malade alors j’étais au lit dans ma chambre du premier étage mais j’ai tout entendu ». « Est-ce que votre père a essayé d’abuser de vous sexuellement ? « Non jamais » « Est-ce que votre frère vous a dit ce qu’il faisait sur internet ? », « Oui il m’a tout dit, jusqu’à me dire qu’il s’est prostitué quand il a rejoint cet internat, je me souviens qu’il avait toujours des billets dans ses poches de blousons, il me payait plein de choses, il me gâtait même si il m’aimait beaucoup moins », « Vous ne vous doutiez de rien ? », « Non je me doutais de rien, c’est comme si je ne l’avais jamais connu, c’est horrible, je ne sais plus quoi penser de lui », « Vous ne le croyez pas ? », « Oui je le crois mais c’est ce qu’il a fait sur internet qui m’effraie. Ce qu’il a subi avec notre père, il s’est prostitué, c’est horrible. C’est mon frère et je n’ai rien vu, rien compris, je lui en veux de ne s’être jamais confié à moi, j’aurais pu l’aider. Je m’en veux de n’avoir jamais rien vu, j’aurais dû comprendre ses allusions, maintenant, je sais ce qu’elles voulaient dire ». Nous avons longuement échangé par courrier, parce qu’il est plus facile d’écrire pour se dire les choses, il est traumatisé comme jamais, J’ai l’impression de lui avoir fait du mal, c’est une étrange sensation, je ne me souviens pas de grand-chose de cette époque, d’après sa déposition, je voulais le balancer aux flics. La déposition de ma mère puis celle de mon frère jumeau m’ont appris beaucoup de choses sur moi-même, de ce passé, des choses que je garderais pour moi… Mon frère jumeau également en est allé malgré tout de ses reproches, dans ces lettres, comme si j’étais quelque part complice, consentant, que pouvais-je lui répondre ? Consentant par la force des choses oui, il dit comprendre mais comprends-il vraiment ? Et qui pourrait comprendre ? Moi-même je n’y arrive pas. Il a gardé et garde encore des relations avec cette famille que je ne considère plus comme la mienne et je ne lui en veux pas Je lui ai écrit qu’il me sera très difficile de recoller les morceaux. L’essentiel c’est d’avoir sauvé mon frère jumeau de ce carnage ainsi que ma mère d’adoption parce que je ne lui en veux pas également, elle a fait toute sa vie ce qu’elle a pu, elle était elle aussi emprisonné par cet homme violent, tyrannique, pervers. Je suis revenu vers elle ces dernières semaines, nous évitons de parler de ce douloureux sujet, elle à quatre-vingt-quatre ans, elle a droit à un peu de paix maintenant. C’est lui son mari le pervers pas elle et moi non plus. (Je parle encore de lui au présent dans cette phrase comme s’il était encore vivant, comme si il me hantait encore et toujours, je ne sais pas si j’arriverais à le faire mourir dans ma mémoire) Lors de mon procès le 22 Novembre 2013, mes tous derniers mots que j’ai prononcés au juge et à la cour ont été, « C’est lui, cet homme qui aurait dû se trouver à la barre ! Pas moi ! ».

 

 

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64 ième partie --Ton regard d’acier--

Ton regard d’acier

 

 

Ton regard me faisait peur et m’attirait en même temps. C’était comme de l’hypnose. Ton regard n’était pas méchant, il disait souvent « tout va bien se passer », et je voulais rester dans ton regard, pour ne pas voir le reste. Tes mains n’étaient pas sales, ni laides, ni grosses, c’était des mains d’homme, elles ressemblaient à n’importe quelles mains d’hommes. Mais tes mains ressemblaient à Ton regard : Avide d’enfants. Elles allaient vite, rapides et intouchables. Elles touchaient mais ne pouvaient pas être touchées. Ton regard me faisait devenir petit garçon, si je l’étais moins, il me le faisait redevenir. Je redevenais petit, tout petit, hors de moi-même. En fait il ne me regardait pas, je me souviens mieux de ton regard quand il ne me regardait pas. Je veux dire, quand il ne me regardait pas dans les yeux. Ton regard n’était pas noir, il était brillant, clair et limpide, il disait « je te veux ». Dans ton regard, il y avait des flammes, des éclairs très violents, un orage dans ton regard. Je ne sais pas pourquoi, je ne bougeais plus, ton regard me piquait, me piquait partout, ton regard me brûlait et m’enrobait. Je l’affrontais, rentrais dedans. Il ne me voyait pas, pourtant il était là, ton regard me suivait, me collait, ton regard se frottait à moi, ton regard était entré en moi. Je ne pouvais plus me protéger, une voix me disait « fuis le, ne le regarde pas ! ». Mais je le regardais, le cherchais des yeux. Ton regard qui blessait, qui poissait sur moi, qui ne voulait pas sortir de moi. Je voulais entrer dedans quand même. Je voulais rester dedans. Avec le regard revient ton toucher, ta voix, tes dents qui se serraient. Tes ongles. Ils faisaient une longue ligne sur moi, ça faisait mal, sans trace. Peu à peu, je ne ressentirais plus rien. Le vent de ton regard soufflait sur ma perdition, les bruits sur ma peau, les tape en bas de mes reins et les câlins, les caresses de ta main dans ma chevelure une fois fini, je ne sentais plus, j’étais devenu un spectre. La seule chose qui me maintenait en vie, c’est ça, c’est lui ton regard, il me rappelait que j’existais encore. Je ressentais ça, avec ou sans douleur, avec ou sans dégoût, avec ou sans force. Je ne ressentais que ça, j’étais vivant pour ça, je vivais pour ça. Je suis petit, je pense que je deviens ça, je me laissais avaler par ta bouche, je me laissais manger par petits bouts, j’aimais ton regard pour ne pas avoir peur, je te satisfaisais pour rester vivant, je vivais dans ton regard. Je me disais « qu’il me regarde comme ça au moins il me regarde ». Ton regard d’acier, je ne l’ai jamais oublié, c’est ton regard qui m’a violé en premier.

Il y avait ton regard, et puis ta voix, tes cris, tes gémissements et tes chuchotements et tes murmures sonores. Et puis ma voix à moi, la voix de mon cœur qui battait, qui gémissait, qui se taisait. Je l’entendais même si il se taisait. J’étais le seul qui l’entendait puisque toi tu ne l’entendais pas, minuscule cœur de petit garçon. Et puis ton visage qui bougeait, qui me donnait le tournis, je tombais sur ce visage qui se mettait à bouger, qui se défigeait, je perdais l’équilibre. Tu avançais et il n’y avait pas de fin à ce visage plus grand que moi. Ton visage devenait le monde et je ne me levais plus, je n’avançais plus, j’avais trop peur de tomber. Tout ce que je recevais, c’était ta puissance, je devenais ce minuscule garçon INSAUVABLE. Et puis tes gestes. Tes mains, tes doigts, qui connaissaient par cœur le paysage, il n’était pas bien grand, ils y allaient à l’aveuglette, sans jamais se tromper de chemin. Mes mains serrant tes bras n’y changeront rien. Tes contacts, qui vibrent, qui électrocutent le corps qui se soulève se fend, le cœur qui se tait. Au début le petit garçon allait dans la salle de bain pour se laver, se frotter partout, longtemps, il s’en écorcher la peau, il lavait sa bouche, entre ses jambes et tout son corps, puis il ne se lava plus, il était trop sale, tant pis. La chaleur qui envahissait mon corps pas la même que la tienne mais tu l’aimais quand même. Tes mots, « Tu as chaud ? », silence « Moi aussi ». Alors coupable ? Ton regard m’a demandé, j’ai réfléchis, j’ai choisi, j’avais décidé. « Je veux », mon regard te répondais, « JE VEUX », c’est moi qui voulais, qui demandai, je suis acteur, je suis sale maintenant. Je devenais exactement comme toi. Je me souviens que lorsque tu avais eu tous ce que tu voulais, ton regard proposait de me le retourner, mon regard disait « Oui ».Perdu l’équilibre tant pis. Tu m’écrasais et tu m’as toujours écrasé, encore AUJOURD’HUI, TU M’ECRASES. Ça je ne l’ai jamais oublié, JAMAIS. Je n’ai pas mal, je n’ai pas peur, je n’ai pas de dégout et de colère. J’ai de l’écrasement, contre mon corps entier, je ne leur dirais pas comme tu es puissant sur moi, comme tu me surplombes et comme ton regard d’acier est devenu mon monde d’enfant.

Ton monde est devenu le mien, ton regard deviendra le mien mais pas tout de suite. J’ai treize ans, d’abord, je basculerai dans un monde de débauche. Je n’écoute plus personne, je n’entends pas ma voix du cœur me disant « attention tu vas te détruire ». Je ne supporte plus qu’on m’aime, alors je prends ce chemin et me détruit. Parmi les gays qui dansent et fument dans les fêtes, certains aiment les petits jeunes, j’en attire plusieurs à moi, je ne laisse pas la peur s’installer, je prends les devants, je décide, je ne subirai rien, cette fois, même pas un regard, je ne fuirai pas des yeux, je ne baisserai pas la tête. Je ne me sentirai plus abusé, violé, j’éviterai la peur et la douleur. Pas en fuyant. Au contraire, en laissant la place aux abuseurs, en les invitant à entrer. Ils faisaient boire le jeune garçon, fumer des joints, il avait l’ivresse, le brouillard dans les yeux, les courants d’air dans la tête, ils se débrouillaient tous pour être à côté de lui, quand il s’effondrait, les yeux vitreux, défoncé par l’alcool et la drogue. Quand il n’était pas trop défoncé, le jeune garçon vendra son corps, ils l’emmenaient dans une chambre pour être tranquille, il n’a pas envie, ne dit rien, les mains défonçaient toutes les barrières de l’interdit, il voulait être loin, très loin, il se disait « pense à autre chose », le jeune garçon ne ressentait plus rien, vraiment plus rien du tout, il faisait c’est tout, Il ne se souvenait pas de la suite, JAMAIS, il savait qu’ils en profitaient c’est tout… pourquoi ne s’enfuyait-il pas ? Pourquoi accepter de salir son corps, accepter de le faire trembler ? Parce que lui, lui m’a détraqué, parce que lui mon père d’adoption l’a déstructuré, broyé, déchiqueté, avili, il se souvient que lorsqu’ils avaient eu tous ce qu’ils voulaient, ils lui proposaient de le lui retourner, il refusait, c’est bien la preuve qu’il n’aimait plus ça au fond… Je vais passer les détails, car les détails sont comme des piques qui s’abattent et s’enfoncent dans ma peau, je meurs de honte, j’ai mal comme jamais d’avoir fait tout ça. Ce que vous lisez n’est pas juste de l’abus sexuel, ce n’est pas uniquement de l’agression, du viol, de la pédophilie. C’est une déconstruction psychologique de tout un être. C’est la négation d’une âme, de tout ce qui compose un humain, on le nie, on le renverse, on le tue. On le tue vraiment. Une perversion, une corruption noire et ravageuse, au plus profond du « moi ». C’est une chose si terrible que je crois pas qu’elle a de nom. C’est l’emprise totale, absolue, sans limite, la dépossession complète d’un enfant par un homme, des hommes jamais rassasiés.

Oui ton regard d’acier m’a fait faire devenir tout ça PAPA. Ça fait combien de temps que je n’ai pas dit ce mot. Ce mot me fait penser à Willy Wonka parce que Willy Wonka ne savait pas le dire, ça reste coincé dans la gorge. Ça t’arrangerait qu’ils disent que t’étais un fou, un détraqué, non tu ne l’étais pas, tu avais seulement ce regard d’acier, perçant mes vêtements, ces yeux comme deux pointes acérées, des yeux comme des mains. Ça t’arrangerait qu’ils pensent ça, je n’étais même pas sur de parler de toi ce soir, tu sais ce que tu as fait est GRAVE, tu m’as fait du mal, tu m’as fait plein de mal, trop de mal et tu t’en es tiré alors que moi, je dois vivre avec ça, tu as projeté ton ombre sur moi, tu m’as laissé ton regard d’acier. Ce regard d’acier s’est rabattu sur internet, je n’ai même pas fait exprès, pas au début, je découvre par hasard une image puis un gars qui parle avec moi. Plutôt ordinaire, gentil, le gars finit par changer de conversation, je comprends tout de suite, c’est le début de la fin, je vais encore plus me détruire, utiliser le regard d’acier de mon bourreau. J’entrerais dans leurs yeux, sans m’en apercevoir, quand le type me disait « Envoie-moi des images excitantes », je me sentais fort, puissant comme TOI, j’avais le POUVOIR, « Envoie moi les tiennes en premier », le type le faisait, je les tenais en laisse, comme si j’avais de nouveau onze ans, douze ans, treize ans…Je me flagellais l’âme, j’irais en chercher d’autres et d’autres encore. Trouver ces pédophiles, trouver en eux l’odeur, trouver mon image, TON ODEUR, nous trouver, NOUS, tous les deux TOI ET MOI ! Tu cherches et tu trouves, tu te violes encore et encore. Tu as raison, tu te salis, tu deviens complice de ton propre regard d’acier, tu vois et ne réagis pas, ne REAGIS PLUS ? Si tu pleures ensuite et tu recommences le lendemain. Tu cauchemardes et des fois tu vomis et tu recommences le lendemain. Tu as besoin de ça, tu souilles ton regard, comme toi et les autres m’avaient souillés le corps et la tête, je croyais que je gagnais mais j’ai tout perdu alors, je ne ressentirais plus rien, non plus rien. J’ai été vaincu par ton regard d’acier, tu es arrivé à tes fins PAPA, je suis devenu l’un des votre, mais pas complètement, je me suis sauvé juste à temps, juste avant QU’IL NE SOIT TROP TARD. JE N’AI PAS ET JAMAIS COMMIS L’IRREPARABLE SUR UN GOSSE  

65 ième partie -- Ai-je voulu nier ma souffrance --

Tu sais ils m’ont expliqués le mal que tu m’as fait, oui parce que je vois psychologues et psychiatres à cause de toi.

 

Je vais traduire leurs dires pour expliquer ce que tu m’as fait devenir PAPA. Oui, je vais tenter de leur expliquer du mieux que je le peux : « Des tas de raisons peuvent justifier cette attitude « malsaine ». Tout d’abord cette agression, il serait réducteur d’en parler comme une simple agression, alors qu’il y a eu une véritable déconstruction psychiques en moi, doublés d’harcèlement sexuel sans égal. Deux éléments enfermés dans un laps de temps non seulement très défini (Une période) mais révolue. J’ai été psychiquement très perturbé parce que l’impact que tu as eu sur moi, s’est révélé d’un seul coup à ma préadolescence et à mon adolescence. Je me suis décrit comme objet sexuel, uniquement bon à séduire les hommes, c’était devenu ma raison d’être. J’avais besoin d’entendre les mêmes choses que tu m’avais dit, j’avais besoin de te ressentir à travers eux, sentir les mêmes regards, ton souvenir me harcelait de la même manière que si tu avais été présent à leur place. Je ne cherchais pas en premiers lieu ces hommes que je ne définissais pas comme pédophile, je voulais me prouver que je pouvais faire cette chose la sans toi, rentrait dans leurs yeux, que j’étais capable de le faire, j’ai voulu me faire croire que rien n’était forcé, les médecins m’ont dit que c’est un processus pathologique très complexe. Ai-je voulu nier ma souffrance ? Me faire croire que cela ne me faisait pas mal ? Si ça ne me faisait pas mal avec eux, pourquoi est-ce devenu une souffrance avec Toi ?  

66 ième partie --dominer sa peur,--

« Le sujet a voulu plus que tout dominer sa peur, il était persuadé qu’il « choisissait », il est y aller lui-même sans que l’on ne le menace, sans qu’on ne l’effraye, sans qu’on ne le violente. Il « s’imposera » ces actes, changeant sa crainte en excitation, sa répulsion en séduction. C’était une manière de « maîtriser » une situation, qu’il n’a pas pu maîtriser avec son persécuteur sexuel. Il voulait être celui qui décide, celui qui propose, il pensait les soumettre, il ne se voyait plus en victime. Il voulait renverser son souvenir « l’équilibrer », tellement il était insupportable, tant par les actes en eux-mêmes que par le rôle qu’il tenait autant que par la manière atypique dont son persécuteur lui a exposé ces abus sexuels puisque à un aucun moment il ne lui manifestera l’interdiction de tout dévoiler. C’est à la mort de son persécuteur que le sujet partira à la recherche des pédophiles virtuels et de leurs images. « Comme si c’était une bombe en moi qui attendait le bon moment pour exploser ». C’est un phénomène courant que l’on nomme REVICTIMISATION, ces éléments passés reviennent de nouveau s’agencer avec une plus grande force chez le sujet, elles se mêlent avec des éléments présents, pour lui la limite s’affine tant, qu’il ne distingue plus, cela peut expliquer en partie cette espèce de recherche compulsive qu’il tend à poursuivre, rechercher d’autres pédophiles pour encore appréhender ses souvenirs, concrétiser ces éléments du passé dans le présent. Cela dit s’ajoutent à cela bien d’autres dimensions ...»

« Ton regard d’acier » est tiré d’un de mes très nombreux textes que j’écris pour moi, je l’ai écrit sur un de mes carnets à spirale, je vivais encore dans la rue, je l’ai écrit le 21 Mars 2013, Il est le mal qui me ronge, il est la partie obscur de ma vie et par là même celle de mon abuseur, comme un terrible secret entre nous deux, secret qui ne l’est plus parce que je vous le fait partager. La deuxième partie est le fruit des séances psychothérapiques, rien n’est clair et rien n’est défini. La troisième partie est un résumé que mon psychologue a bien voulu m’écrire et là également, rien n’est encore concluable. Il est plus facile pour moi de lui donner des textes à analyser que d’user de la parole parce que c’est encore très difficile est honteux à la fois d’apposer des mots sur des maux. Je dévoile au compte goutes, je dirais au compte mots, mon vécu, mon enfance. Le travail essentiel se fait sur mes actes répréhensibles sur la toile internet et vient se greffer petit à petit mon histoire. Je dois sans doute déculpabiliser de mon enfance nauséabonde avant de déculpabiliser de mes actes sur internet ? Il faudrait sans doute que je me débarrasse du regard d’acier de mon abuseur avant et ne me dites pas qu’avec le temps, il partira, ce n’est pas de temps dont j’ai besoin mais de réponses. Je lis, je lis beaucoup sur le sujet et je ne trouve pas de réponses qui me satisfassent complètement. Pour finir je vous dirais que ma toute dernière séance psychothérapique a été très constructive parce que j’ai libéré enfin des mots sur ma propre victimisation et avant de me pendre haut et court, laissez-moi aller jusqu’au bout de mon témoignage ensuite nous verrons bien !

Je vous souhaite en attendant de bonne fêtes de fin d’années.

 

 

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67 ième partie -- Dispense de peine--

J’ai été jugé le 22 Novembre 2013 mais avant, bien avant, il m’a fallu traverser l’enfer. Je vous ai tout raconté ou presque, de mon passé, de mon enfance reconstituée à travers les dépositions, il m’a été très pénible d’avoir remonté le cours du temps, d’avoir remué la merde. Lorsque je me suis présenté à la gendarmerie le 13 Septembre 2012, je savais par avance ce que j’allais dire sur mes actes mais rien ne me laissait présager au plus profond de moi, que j’allais briser le silence, au départ je ne pensais qu’à vouloir arrêter cette abomination qui s’était déclenchée en moi. Bien sûr vous direz qu’Il est évident que j’ai téléchargé beaucoup d’images, de vidéos pédophiles, comme beaucoup et tant d’autres, alors vous pourrez vous insurger d’une manière ou d’une autre, vous révolter mais le fait est que je me suis autodénoncé. Autre fait, c’est que je n’ai jamais rien effacé de mes ordinateurs les adresses hotmail, email, de mes supports, autre fait, je n’ai jamais détruit un seul des fichiers qui me sont parvenus sur l’écran. J’aurais pu tout faire disparaître en détruisant tous mes supports informatiques ce même jour mais je n’aurais pas fait taire ces démons qui hantaient mon « moi » et sans doute rien par la suite ne m’aurait sans doute empêché de recommencer. C’est une évidence, Me livrer à la justice a été la seule issue qui pouvait me sauver, je ne remercierais jamais assez un contact, un ancien journaliste connaisseur du sujet et très compréhensif qui m’avait donné ce seul conseil « Pour limiter la casse ! Rendez-vous à votre gendarmerie !», je me souviens encore de ses mots. Oui, il n’était pas trop tard, je n’étais pas dans le déni, je traquais en même temps que l’addiction des images me monter à la tête, la machine infernale s’était emballée et c’est le 13 Septembre 2012 que j’ai enrayé l’engrenage avec tout ce qui peut exister de souffrance intérieure, de peur, de honte de culpabilité, ma très longue hospitalisation psychiatrique qui a suivi est là pour en témoigner.

Bien sûr, je ne remercierais jamais assez 

Laurence Terminet   qui depuis le tout début, m’a entendu, écouter et surtout ne m’a jamais jugé.

 

 

 

Pendant plus d’un an, j’ai fait une importante introspective sur moi-même, victime/Coupable, Victime/Pédophile ? Tout l’enjeu du jugement s’est résumé dans ces questionnements. J’ai subi une expertise psychiatrique, l’expert sur le fond du dossier d’instruction et mes dire à dut apporter des conclusions. Il m’a fallu de nouveau raconter mon histoire, retracer mon passé, mon enfance. Je ne lui ai raconté la vérité, uniquement la vérité, viols, inceste, perdition sexuelle à l’adolescence, recherche d’identité sexuelle, hétéro, bi, homo, peut être pédophile ? Ne changeant jamais le moindre mot, prendre conscience d’avoir été un objet sexuel et toujours avoir eu conscience que ce que j’avais fait était ignoble.

Le président en tout début d’audition et après m’avoir appelé à la barre a dit « Ce n’est pas parce que vous avez été victime d’inceste, de pédophilie, que vous êtes devenu un pédophile ! ». J’ai été décontenancé par cette affirmation, je me suis tourné vers mon avocate, regard d’étonnement. Je commençais à comprendre que mon histoire a été entendu pour ce qu’elle est, bien sûr tout n’était pas aussi clair dans mon esprit parce que je m’étais résigné à subir une peine d’emprisonnement, avec sursis ou ferme ? L’espace d’un instant toute ma vie a défilé dans ma tête, mon temps était comme suspendu dans cette salle d’audience. Il me fallait affronter les regards puisque l’audience n’était pas en huis clôt. Le président a continué à énumérer les faits, résumant mon enfance sur la base des dépositions, celles des autres victimes. Puis il a mis en lumière le fait que je me suis rendu à la police ce qui le surprenait le plus. J’ai eu le sentiment que ce juge s’est investi dans ce dossier, je commençais à voir un espoir de ne pas être condamné. Il m’a ensuite donné la parole et je l’ai prise, j’ai dit ce que j’ai toujours dit depuis le 13 septembre 2012 à cet enquêteur, mes profonds regrets, derrière ces images se cachent des enfants en grandes souffrances. Je n’ai jamais su quoi faire de mon histoire, de mon enfance, je l’ai refoulé comme j’ai pu et que c’est à la mort de mon bourreau que tout s’est réveillé.

Et venu ensuite le réquisitoire du procureur général, il demandera une peine de six mois de prison avec sursis. La plaidoirie de mon avocate est venue contrer le réquisitoire demandant trois ans de suivi socio judiciaire sans peine de prison avec sursis. J’ai été de nouveau appelé à la barre, le président m’a demandé si je voulais m’exprimer avant la délibération. Une profonde colère bouillonnait en moi alors j’ai dit « C’est lui mon bourreau qui aurait dû se trouver à la barre pas moi ! ». Le président nous a demandé de sortir de la salle d’audience, l’attente fût longue, plein de souvenirs, de regrets débordaient de mon esprit, pour tout dire, je pleurais, mon avocate se montrait rassurante et de mon côté, je n’entendais plus rien et ne voulais plus rien entendre. L’attente devenait interminable, puis, la porte de la salle d’audience s’est ouverte, je me suis assis sur le banc attendant que le président me demande de venir à la barre. J’étais prêt à entendre le verdict, j’ai rejoint la barre, le président m’a fixé et à mon grand étonnement, il prononça la dispense de peine, pas de suivi sociojudiciare, pas d’obligation de soin ayant entamé volontairement depuis plus de un an ces soins. Je n’ai pas su quoi penser de ce verdict à ma sortie, pas de soulagement, rien de tout ça, mon avocate s’est félicité de ce jugement, je n’arrivais pas à ressentir cette satisfaction, en fait, ce fût une sorte de trou noir qui durera plusieurs semaines. Pouvais-je me sentir soulagé au vu de ce que j'ai fait ? Oui parce que d’un côté j’ai sans doute participé à l’identification de jeunes victimes, de nombreuses victimes parce que ces fichiers ont rejoint les bases de données antipédocriminalité. Les liens internet, les adresses email, hotmail adresse IP également pour confondre les téléchargeurs d’images pédophiles, peut être aussi les pourvoyeurs. Je me souviens que l’enquêteur m’avait dit que tous ces éléments serait sans aucun doute exploitables. J’ai marché longtemps seul dans les rues de ma ville, me remémorant l’expertise psychiatrique, l’affirmation de cette expert me disant « Les détenteurs d’images pédopornographiques, mettent en avant la même justification de traque des pédophiles ? », « Oui je sais mais, à la grande différence de tous ce que j’ai fréquenté sur le net, je n’étais pas dans le déni, je me suis rendu à la gendarmerie parce que ce que je voyais sur mon écran était vraiment devenu pour moi insoutenable ! ».

Devais-je me sentir soulagé alors que durant cette période, j’ai ressenti de plus en plus de pulsions ? C’est à partir du jugement que j’ai pu entreprendre une introspection sincère et honnête avec mon psychothérapeute. Je suis resté longtemps comme grogui, comme si je revenais d’un monde inconnu de tous, à vrai dire je revenais d’une profonde et très longue solitude qui m’a habité toutes ces années durant. Mon passé silencieux, honteux, coupable pour avoir ressenti du plaisir avec mon bourreau. J’ai refoulé cette enfance et abandonnait mon adolescence dans la perversion, ma vie s’est construite sur cette perversion. Qu’est-ce que je recherchais dans ces images ? Pourquoi avoir basculé dans ce monde ? Est-ce que je recherchais des images de mon passé ? Je n’ai pas encore de réponse. Il me faudra encore du temps pour comprendre mes actes, il me faudra du temps pour comprendre ceux de mon bourreau et ce silence de plomb qui a enfermé ma vie toutes ces années durant.

Je ne sais pas si je continuerais à témoigner parce que j’ai encore beaucoup de chose à écrire. Ce que je peux dire aujourd’hui, c’est que je me sens plus libéré, plus serein, je suis sur le chemin de la reconstruction et même si parfois je me sens encore très mal.

 

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Propos reccueilli par Laurence Terminet pour FamillenDanger (FED )

68 ième partie--Je ne serais jamais dangereux pour les enfants

Que me reste-t-il encore à écrire ? Il faudrait sans aucun doute remettre de l’ordre dans mon témoignage. J’ai parfois écrit mes textes tels que les motssurgissaient, et d’autres de manière plus réfléchis, avec plus de recul. Il y a peu quelqu’un m’a demandé si je me sentais encore pédophile virtuel. Je nesais pas quoi répondre, mais ce qui est certain, c’est que ces images ont alimentées ce besoin pulsionnel et ce besoin pulsionnel s’est peu à peu éteint le temps passant. L’addiction pulsionnelle a pratiquement disparu aujourd’hui, plus d’envies, plus de besoin d’assouvir ces pulsions, la psychothérapie m’a beaucoup aidé à comprendre en premier mon histoire, mon passé, et ensuite, ce qui m’a conduit à reproduire ces actes de façon virtuelle. Les premières séances furent très difficiles, mes thérapeutes m’avaient conseillés de rejoindre un groupe de parole pédophile et ce fût un très mauvais conseil et la pire chose qui puisse m’arriver. Pour quelle raison ? Le groupe de parole était constitué d’hommes qui étaient passés à l’acte sur mineurs, certains étaient récidivistes, un autre portait un bracelet électronique. Ce que j’ai entendu fût abominable, ce premier tour de table m’a fait comprendre que j’étais le seul à n’être jamais passé à l’acte alors, j’ai ressenti une profonde trahison de mon équipe thérapeutique parce qu’ils n’ont pas tenus compte de mon passé de victime. C’était comme si j’avais entendu les mots de mes propres bourreaux. Chacun d’entre eux s’était exprimé et lorsque mon temps de parole arriva, je fus incapable de parler. Je ne sais pas ce que je devais penser de ces hommes, je ne sais pas si je devais les haïr, les détester ou bien les comprendre. Alors je n’ai fait que poser des questions après avoir très brièvement expliqué mes actes. Je voulais savoir s’ils avaient été victime dans leur enfance et à ma grande stupéfaction, aucun d’eux ne l’était. Tout au long de ces tours de parole, je fus incapable de me positionner, à vrai dire, mon cerveau s’est déconnecté à plusieurs reprises, mes jambes tremblaient sous la table, mon corps suait, je suffoquais intérieurement, la Rencontre avec ces hommes fût un choc incommensurable mais j’ai voulu malgré tout assister jusqu’au bout à ce groupe de parole mais le pire n’était pas encore arrivé. C’est en sortant du bâtiment que le traumatisme fût le plus fort parce que ces hommes m’invitèrent à les suivre à une terrasse de café comme si nous étions devenus amis !! Mes jambes tressaillirent, je suis parti sans me retourner. C’était l’enfer dans ma tête, je vivais encore dans la rue, je les ai arpenté en tous sens, la colère grandissait. J’ai alors rappelé l’équipe de thérapeutes qui a accepté de me rencontrer dans l’heure suivante. Notre entrevue a été houleuse, je ne pouvais pas réprimer ma colère, leur demandant d’où leur est venue cette idée de me confronter à de véritables criminels sexuels sur mineurs ?? Presque cinq mois de psychothérapie à raison d’une séance par semaine et ils ont occultés mon passé de victime !! Je me suis dit qu’ils avaient rien compris à mon histoire ! Rien à rien !! Ils ne surent pas vraiment quoi me dire si ce n’est que pour eux que ce groupe de parole m’offrait un endroit où je pouvais exprimer mes actes. Ceux à quoi je leur ai répondu que je n’étais jamais passé et ne passerai jamais à l’acte physiques, parce que si l’avais fait, je me serais mis une balle dans la tête ! C’est ce que je me suis acharné à leur expliquer tout au long de mes séances psychothérapiques. Comment pouvais-je entrer dans ce groupe de parole qui ne correspondait à aucun point à ma propre problématique ?? Si encore un ou plusieurs d’entre eux avaient été victimes alors peut-être ce n’est même pas sûr que nous aurions pu échanger sur ce sujet, peut être que j’aurais pu comprendre au prix de gros efforts… 
Vous savez, j’écris encore une fois me disant que c’est le dernier témoignage mais il existe toujours un souvenir qui revient (Mauvais comme souvent), ce sont sans cesse des petits épisodes qui resurgissent, il paraît que cela s’appelle la reconstruction. J’ai toujours eu cette bivalence victime/pédophile et ce soir au moment où j’écris ces lignes, je sais au fond de moi que je ne suis pas dangereux pour les enfants. Mais j’aurais toujours à justifier de mon domicile au prêt de la gendarmerie, je suis enregistré au FIJAIS (fichier judiciaire national automatisé des auteurs d’infractions sexuelles et violentes). Le non-respect de ces obligations, sera susceptible d’entrainer des poursuites judiciaires à mon encontre et mon inscription au fichier des personnes recherchées. Je dois vivre avec cette obligation. Lorsque j’étais à la barre, le président du tribunal semblait en être désolé c’est la vérité. La loi reste la loi, je ne peux que l’accepter, il me faudra sans cesse justifier aux yeux de la société que je ne suis pas et ne serais jamais dangereux pour les enfants. A vrai dire, après avoir relu les documents, je n’ai pas été relaxé, pas acquitté mais dispensé de peine. Il existe donc une nuance, c’est le prix minimum que je dois payer. Le prix à payer pour avoir toutes ces années durant garder le silence sur mes souffrances, pour avoir franchi les limites de l’interdit en toute conscience. Je lis beaucoup sur ce sujet, je m’informe, j’en parle avec des personnes en dehors de cadre thérapeutique capables d’entendre et d’écouter sans être jugé (elles sont très rares). 
 

Finalisation du témoignage...de 7 pages.

 

Depuis toute cette longue histoire,l'auteur va beaucoup mieux,il s'est enfin libéré d'un lourd secret de famille,l'Inceste de son père adoptif..

Il aide d'autres victimes d'abus sexuels à libérer  par leurs mots,leurs souffrances invisibles,et invite aussi les Pédophiles Virtuels, à cesser toutes activitées sur le net avec les enfants( Grooming)et téléchargements d'images pédopornographiques ,et à à se livrer aux autoritées judiciaires,pour être aidés....

 

Il existe plusieurs cas de Pédophiles, que je connais et d'autres non car la liste est grande, et les plus

connus  reste bien sur :

 

 

**Le Pédophile Gestuel,celui qui viol et abuse des enfants...

Ensuite il existe ** Le Pédophile Virtuel, celui qui passe son temps à télécharger des fichiers d'images à

caractères pédopornographique,

 

Vient celui que j'ai nommé ** Le Pédophile Littéraire : celui qui par exemple,prend un très malin plaisir à copier sur un site ou blog perso,des témoignages de victimes  ( hommes femmes et enfants), d'abus sexuels,pour ensuite  les targuer de  ses commentaires pédolittéraires,comme  si vous étiez en train de lire un livre très Hot sur le sujet....Je vous garantie,que la première fois qu'on ne sais pas,ce que ces lignes veulents dires,car malgré les coms ,ce genre de prédateur sexuel reste très manipulateur dans ses façons d'écrire ,il reste insidieux et sournois ,ce qui fait que c'est comme le Grooming sur les enfants,quand l'adulte n'est pas avisé avant il se fasse piégé,comme moi la première fois...Mais une fois qu'on a compris le coup,je vous garantie que ça saute au yeux...car ce sont comme des sensations de déjà vue,et donc,ces petites alertes nous mets en éveil...Si si des sites et blogs on en trouvent sur le net de très explicites,par exemple,sur la plateforme Skyblog,qui même quand on a repéré un prédateur sexuel,qu'on le signal,et bien,c'est pas sur que son blog soit retiré de la circulation,car Le sexe ,et les nombreux blogs de victimes d'abus sexuels font monter l'audimat....du coup...Plus Skyblog a des  prédateurs sous toutes ses formes et plus les victimes écrivent sur leurs blogs,du coup ça fait grimpers les statistiques...,ben voyons...et dire que les enfants trainent dessus..Oh il y a pas que ça..on trouve aussi en tête de liste;Snaptchat très en vogue mais qui reste de près un nid à pédophiles...tout comme Instagram,ou des jeunes pré ados - de 13 ans s'amusent à poster leurs photos intimes dans des tenues provocantes et aguichantes se faisant passer pour des Hots Girls..Bien entendu,elles acceptent TOUT LE MONDE donc la porte aux prédateurs est OUVERTE..Le Grooming peut donc commencer....Definition du groomingSans la surveillance des adultes encadrants ses mineurs dont la majeur partie sont des familles en procédure Juge des Enfants ,Juge des affaires familiales..Placement en foyer de l'enfance( DDASS), Placement en Famille d'accueil, placement chez un membre de la famille en qualité de Tiers Digne de Confiance...etc...Séparation conflictuelle des parents,et le ou les enfants se murent dans le silence avec  la technologie de leur époque...( Tablettes, Ordinateurs.., Smarphones,Ipod,jeux en réseaux,DS,Groupe de jeunes enfants & ados sur Facebook, etc. sans aucune surveillance, ni contrôle parentale.)  ..les invitant  dans des salons de tchats de rencontres  Gay,bi et autres similaires..commençant à l'âge de 13 ans jusqu'à 59 ans....ça ce n'est que la partie infirme de l'iceberg.. cachant derrière une supercherie bien plus huilée...Donc voilà mais je vous invite aussi à regarder les deux vidéos du dessous,dont une particulièrement sur la Pédophilie au féminin....Sujet encore tabou,mais qui existe aussi en commençant dans la cellule familiale en passant par et  dans les réseaux pédocriminels...mais j'en dis pas plus au risque de choquer,je vous laisse lire et visionner....Voilà bonne journée...et bonne Année 2015 à vous toutes et tous.......

 

Texte écris par Laurence Terminet Pour FamillenDanger le 1 Janvier 2015 à 11H 10

De la pulsion à l'interdit

Pédophilie au féminin - Fin du tabou ?

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