Suite--Histoire Particulière --Page 5/7
40 ième Partie--Ce maître d'internat --
Article publié le 18/03/2013
Lui me voyait différemment une fois les lumières du dortoir éteinte, je devenais celui qu'il voulait, celui qu'il récompensait alors que je ne voyais mon existence qu'à travers lui tout en exigeant d'avantage de billet, cinquante francs, cents francs, une cartouche de cigarettes, peu importe, je voulais lui prendre ce qu'il avait en poche. Nous fumions une cigarette avant et après mais pendant il était un autre.
Ensuite, je suis quelque part tombé "amoureux" de lui, je ne lui demanderais plus au fil du temps une quelconque rémunération. C'est à partir de ces moments d'intimité qu'il me parlera de ses amis. Il me parlera de l'un d'eux, bien plus vieux que lui.
Je ne savais pas ce que voulait finalement dire le mot amoureux parce que il ne serait pas jaloux de cette future relation intime avec cet homme plus âgés. "Il sauras te récompenser" me disait il et moi, je retrouvais une certaine fierté douloureuse de savoir que je pouvais plaire à d'autres que lui. Il ne me disait pas directement les choses mais il me les faisait comprendre parce que j'étais très receptif sans doute. Je ne savais pas que j'avais dépassé les limites d'un jeu qui devenait les leurs. je croyais que c'était moi qui voulait et je ne comprenais pas ce que je faisais vraiment avec lui lorsque nous regardions ensemble des revues "légales" à cette époque-là pour nous exciter. Je ne savais pas que j'allais fondre dans leur monde ou je deviendrais l'objet monnayable de leurs perversités parce qu'il me fallait devenir un mauvais élève pour rester collé le week end à l'internat. Il échafaudait des mauvais plans et moi, je vais accepter de les accomplir.
J'essaie de rester dans la pudeur de mes sentiments et de mes mots mais il m'est difficile de garder intactes les images qui vivent dans ma conscience. Elles sont dévastatrices et tellement mensongères lorsque je veux les réciter sur le clavier. Dire sans dire et faire ce qu'il me demandait notre intimité était devenu sordide, notre relation se résumait à ce morceau de chair tendu devant moi et je ne verrais que la partie basse de son ventre.
La pudeur est difficile à respecter lorsque j'écris qu'il voyait aussi que j'étais excité que "j'aimais ça". J'étais sur lui et sous lui, il était grand, très grand alors je disparaissais dans son corps. J'étais devenu sa "petite prostituée",
qui lui volait quelques clopes lorsqu'il avait le dos tourné, j'étais devenu son "petit con" lorsque je lui réclamais un ou deux billets de plus mais j'étais aussi devenu son meilleur objet obéissant à ces fantasmes. J'étais obéissant et ne refusait jamais ses avances et je ne refuserais pas par la suite les rencontres avec ses amis.
Notre relation ne se limitait qu'au sexe sans prononcer le mot, il lui arrivait parfois d'être très maladroit, presque apeuré me disant que ce n'était "pas bien ce que je lui faisais vivre". D'autres fois, il me disait d'arrêter de venir le voir dans sa petite chambre tout en m'attirant vers lui en me tenant le bras et découvrir en quelques secondes mon morceau de chair. Oui ce n'était pas bien que je lui fasse ces avances. Il m'avait les nuits passantes culpabilisé et moi j'ai accepté d'entrer dans cette douloureuse relation, c'était la première après celle de mon bourreau. Lui il m'avait imposé son morceau de chair sans rien en retour, sans gratitude si ce n'est une tape sur les fesses une fois qu'il avait jouis en moi, sur moi, sur mon visage ou sur ma poitrine. Ce maître d'internat fera tout ça à son tour, les mêmes éjaculations parce que j'en étais responsable, parce que je monnayais par un moyen ou un autre mon morceau de chair qu'il désirait, je monnayais mon plaisir contre le sien et demandait en plus quelques billets. Une forme de lassitude avait envahi mon esprit mais en même temps, je voulais autre chose que son morceau de chair et c'est à partir de ces instants de perditions qu'il me proposera de rencontrer ses amis. Mon besoin d'appartenance, de reconnaissance à travers le morceau de chair des hommes était devenu une forme d'obsession. Ce sordide besoin était devenu un sentiment silencieux.
41 ième Partie--Je devais revenir chez eux, chez cette famille--
Ce sentiment silencieux prendra l'espace entier de mon esprit et de mon corps, nous étions seulement en début d'année scolaire. Tout à recommencé dès les premières nuits, j'étais perdu, abandonné dans ce fourmillement d'adolescents. Je n'étais pas si différent d'eux mais il m'avait repéré, je l'avais séduit. Dès les premiers gestes, nos premiers rapports intimes, j'avais compris ce que j'étais sans en avoir conscience. C'est un sentiment difficile à expliquer si ce n'est qu'il va me modeler en quelques semaines. Mon corps commençait à changer et je refusais qu'il ne se métamorphose en lui alors, j'avais un rasoir pour faire disparaître les premiers duvets, sur mon visage et sur le reste de ma peau.
Les premières vacances scolaires arrivaient et avec elles la peur pointait dans ma conscience, je devais revenir chez eux, chez cette famille, je devais retrouver mon premier bourreau qui avait détourné son regard de moi depuis mon départ à l'internat. Le maître d'internat avait déjà échafaudé un plan pour que nous puissions aller à la rencontre de ses amis, je devais devenir un mauvais élève mais sans le vouloir je le devenais vraiment. Je ne pensais plus qu'à lui et à son morceau de chair et aux autres qui viendront. J'avais tenté les quelques semaines durant de me faire un petit ami mais aucun de mes camarades n'avait le courage d'affronter leurs propres fantasmes.
J'avais jeté mon dévolu sur l'un d'entre eux, il avait un an de plus que moi, mais il a fini par me traiter de petit pd. Ces premières vacances scolaires furent douloureuses et il ne me tardait qu'une chose le retrouver lui. Lui cet homme qui avait compris ce que je désirais, il avait compris que je pouvais aller là où aucun autres adolescents du dortoir ne pouvait se rendre. Il avait repéré ma fragilité, il avait vu les démons qui me hantaient la nuit. J'ai fumé la toute première fois avec lui, j'ai gagné mes tous premiers billets avec lui, il m'avait fait devenir un autre garçon, fait prendre ce douloureux chemin que j'avais déjà empruntait quelques années auparavant. Il ne me tardait qu'une seule chose le retrouver dans sa chambre, le retrouver dans la nuit, retrouver son regard, ses mains sur moi, me salir de lui comme mon premier bourreau a sus le faire parfois dans une grande violence.
Il va me rendre responsable de ses fantasmes en l'espace de un trimestre.
Je ne peux plus rester dans la pudeur parce qu'il faut écrire que le blé qu'il me donnait me servait à acheter des fringues sexy, des fringues qui attirent l'oeil, le bleu couleur de mes yeux et le blanc pour m'imprégner d'innocence. Il m'avait transformer en seulement trois mois et je l'ai voulu sans doute d'avantage. Lorsque je regagnais la maison le week-end personne ne s'apercevait de mes changements vestimentaires et encore moins ce qui est nommé aujourd'hui mes "troubles de l'humeur".
Mes résultats scolaires étaient en baisse mais tout le monde s'en moquait.
Il avait simplement agrandi cette blessure douloureuse déjà existante en moi, sa perversion relationnelle m'avait atteint à travers cette plaie béante qui n'avait jamais cicatrisée. Et puis si je ne voulais pas, mon inconscient me dicter de le faire parce que mon premier bourreau, m'avait "allumé" depuis l'âge de mes dix ans, les premières fois avec mon violeur avaient été douloureuses alors, tu cesses de te défendre, tu cesses de refuser pour adoucir les rapports sexuels. Tu acceptes le pire de cet individu pour qu'il devienne le "meilleur", ces vêtements que je portais donnés "l'autorisation" à ces hommes de me posséder sexuellement.
42 ième Partie--Je vais les montrer à des amis tu veux bien ?--
Vous devez vous demander pourquoi n'avoir pas cessé tout ça en le révélant à cette époque? Je ne sais pas pourquoi sans doute parce que ce maître d'internat me valorisait en me draguant et bien plus que tout en me rémunérant pour acheter mon silence. Cette partie honteuse de ma vie me poursuit encore aujourd'hui, je cours dans les rues pour la voir disparaitre mais cette image figée, je la retrouve à chaque coin de rue.
J'avais hâte de retrouver cet homme chaque soir parce qu'il n'y avait que lui qui me comprenait. J'étais absent mentalement des cours, mes notes chutées encore et toujours, je ne rendais plus mes devoirs, mes journées devenaient très difficile à vivre. Les professeurs étaient inquiets, le responsable d'éducation était inquiet alors il me convoquait à son bureau pour me menacer de sanction. Il avait demandé à mon maître d'internat d'être plus présent lors de l'étude du soir et de m'aider pour mes devoirs. Tout le monde était inquiet sauf lui parce que je passais bien plus de temps avec cet homme avant et après l'étude du soir. A la fin des cours, je le rejoignais à l'étage de l'internat pendant que mes camarades jouaient au football sur le terrain de hand ball à l'extérieur. Tous ne soupçonnaient pas qui il était vraiment et ce que je faisais avec lui. Nous passions plus de temps ensemble, il me rejoignait dans les douches parce que nous étions vraiment seul, « Nous verrons pour tes devoirs pendant l'étude » me disait-il. Personne ne comprenait que cet homme était en train de me détruire un peu plus chaque soir. Il était reconnu dans son travail, dans son sérieux et j'étais reconnu comme l'élève qui ne voulait plus travailler. J'écris beaucoup sur cet homme que je ne considérais pas comme un monstre, j'étais devenu son « ami », son enfant, la projection de ses fantasmes. C'est dans ces périodes de solitudes que je me sentais vivre à ses côtés. « Nous verrons pour tes devoirs pendant l'étude », me disait-il mais avant, nous faisions ces choses honteuses dans la douche ou sur sa couche. Il avait un appareil photo et c'est timidement qu'il me demandera de m'exposer devant l'objectif. La pudeur s'efface d'elle-même lorsque tu as regardé peu de temps auparavant quelques magasines ou s'exposent de jeunes adolescent. Je n'avais plus de pudeur lorsque après avoir fumé un joint, je participais à ce jeu qui me « valorisait. « Nous verrons pour tes devoirs pendant l'étude ».
Je n'arrive pas à franchir l'étape de cette pudeur, vous raconter dans le détail ce que nous faisions ensemble ou ce que je faisais seul devant lui. L'objectif de son appareil photo était devenu son regard l'espace de quelques soirées. Je n'étais pas le plus mignon de tous ces adolescents mais j'étais celui qui acceptait ce jeu sordide. Que pouvais-je faire d'autre ? Je n'ai jamais étais capable de faire cesser ce furieux engrenage qui m'entraînait vers les abysses de cette chose devenue immonde en moi aujourd'hui.
Je ne sais pas ce que sont devenues ces photos mais quelles importances maintenant. Ces images vont devenir pour lui un objet de convoitise obsédant, nous les regardions ensemble.
« Je vais les montrer à des amis tu veux bien ? ». Je n'ai pas répondu, je n'ai jamais répondu, il faisait ce qu'il voulait de moi pendant que je prenais encore quelques billets. Je ne savais pas encore que ces photos seraient l'objet de fantasmes pour ses amis. Je ne comprenais pas grand-chose si ce n'est, que je ne ressentais pas de honte bien au contraire. Il ne me prenait rien par la force, il me demandait simplement, il me demandait de m'exposer devant lui. De faire pour lui, avec mon morceau de chair. C'était le début des mauvais plans qu'il préparait pour moi.
Je ne sais pas serais ma réponse et je sais en même temps et c'est ce qui me hante ces dernières semaines. Pourquoi avoir était si loin dans cette abomination, m'être exposé devant son objectif, m'être donné, vendu ainsi sans vergogne à cet homme qui faisait bonne apparence aux yeux de cette institution ? Je me souviens encore aujourd'hui encore de cette douleur vive lorsque mon premier "père adoptif" m'a giflé d'une claque monumentale parce que je ne voulais pas me déshabiller devant lui. J'avais dix ans, nous étions seuls, la pudeur de mes mots n'arrive pas à exprimer cet instant ou j'ai ressenti la plus terrible des solitudes face à cet homme. La douleur physiques avant, pendant et après, la douleur lorsqu'il m'a couché sur le sol froid de la salle de bain, la douleur d'avaler son morceau de chair, la froideur et la brûlure mélangée qui n'en finit jamais. Je ne voulais plus qu'il ne me touche mais la force de cet homme a eu raison de ma toute dernière résistance.
43 ième Partie-- J'ai encaissé tous ces abandons et par-dessus tout j'ai appris à vivre avec la peur d'être renvoyé à la DDASS si je ne montrais pas obéissant.--
Lui cet homme « ne savait pas » ce qu'il faisait parce qu'il était ivre, souvent ivre alors « il ne savait pas ». Mais il savait qu'il arriverait à ses faims par un moyen ou un autre, c'était dans le verger, dans la salle de bain, dans ma chambre, plus je le fuyais et plus il me retrouvait. J'ai découvert bien plus tard que je n'étais pas la seule victime, il touchait les jeunes filles et « tripotait » les garçons. En grandissant son regard sur moi avait changé, ce n'était pas le même selon si nous étions entourés ou bien si nous-nous retrouvions seul tous les deux et bien malheureusement j'étais souvent seul avec lui, je vivrais ce premier calvaire pendant presque une année. Je grandissais entre ses mains, à travers son regard pervers, je l'écris avec une grande facilité parce que j'avais digéré cette perversité sans le savoir. Il n'aimait que les gosses de neuf dix ans les comme moi à cette époque. Alors sans doute que je m'empressais de grandir plus vite juste un peu plus vite ? Je ne sais pas mais toujours est-il qu'il cessera soudainement de s'intéresser à moi.
Je l'écris avec beaucoup de facilité comme si finalement ce n'était qu'un incident de l'enfance mais je ne savais pas encore que cet incident aller me mener vers ces autres hommes. M'as t'il modeler ? J'ai ressenti un grand abandon de sa part lorsque tout s'est arrêté, vers la fin, il me « tripotait » sans rien de plus, il s'enfonçait plus dans l'ivresse pour sans doute s'enlever de la culpabilité ?
Je ne chercherais pas d'excuses à cet homme que je n'arrive toujours pas à détester bien des années plus tard. Je l'écris envers et contre tout, parce que c'est encore une de mes réalités honteuses de ne pas encore réussir à le haïr et si seulement un jour je pouvais le faire.
J'ai été abandonné une première fois par ma famille naturelle puis une deuxième fois dans les mains de son mari , par ma mère d'adoption puis une troisième fois parce que je ne lui plaisais plus.
J'ai encaissé tous ces abandons et par-dessus tout j'ai appris à vivre avec la peur d'être renvoyé à la DDASS si je ne montrais pas obéissant. Je n'arriverais jamais à m'expliquer pourquoi par la suite je voudrais retrouver ce monde, je n'arriverais jamais à m'expliquer pourquoi une telle ignominie m'est arrivée. Il ne « savait pas ce qu'il faisait », comme un écho en moi, parce que je me le suis très souvent dit.
Mon passé est à fleur de peau, dans ma mémoire, sur mon corps, j'ai sans cesse la peur d'être percé à jour. Mon « père adoptif », puis ce maître d'internat puis, les autres que je ne connaissais pas encore vont m'adopter.
Le temps était venu ou les sanctions scolaires devaient s'abattre et pour me faire redevenir bon élève je fus collé le week end à l'internat et ce fût des purs hasards que ce soit lui, ce grand homme qui fût responsable de mes agissements durant ces premier deux jours.
44 ième Partie--je me refuse à cette réalité. --
Ma mémoire est-elle fidèle? Si seulement ce que j'écris était le fruit de mon imagination. Il m'aidait pour les devoirs tout en m'excitant, il me préparait et moi, je l'excitais bien plus que je n'aurais dus le faire. Le soir était venu ou j'allais rencontrer l'un de ses amis. Vous me direz comment est-ce possible? Il était et nous étions seuls dans cet internat,
quelques autres de mes camarades étaient collés mais c'étaient des paumés alors ils ne comprenaient pas grand-chose à ce que nous faisions. Ces jeux d'adultes, ils n'y avaient pas accès. Il est encore plus difficile de garder une quelconque pudeur, lorsqu'il a utilisé la clef et ouvert la porte du bâtiment et m'a demandé de rejoindre la voiture rouge ou blanche? Je ne sais plus. Cet homme s'est montré très gentil avec moi lui aussi, nous étions au cœur de la nuit, il m'a tendu les billets lui donnant autorisation d'obtenir ce qu'il voulait de moi. Décrire autrement cette première fois qui se passera dans sa voiture et viendra d'autres fois ou je devrais faire dresser son morceau de chair pendant qu'il s'occupait du mien m'est impossible.
J'avais quatorze ans, je grandissais trop vite et je rajeunissais à leurs yeux. Tous ces gens m'avait jeté en pâture dans les mains de ce troisième homme sans le savoir, tous ces gens ne comprenait rien aux mécanismes à ces rouages qui me broyaient le corps et la mémoire. Je ne me comprenais pas moi-même parce que je devenais un camé, je ne me comprenais pas parce que j'étais entré dans l'invisible. Je ne pouvais plus lutter contre leurs démons et encore moins contre les miens. Je n'avais plus d'amour propre, plus de sensibilité affective, il ne me restait plus que cet îlot de déraison sur lequel j'ai appris à survivre. Quand ce fût fini, j'ai rejoint l'internat pour recommencer avec ce grand homme. Il voulait savoir, je devais lui rendre les images, la projection de leurs propres ignominie et en contrepartie, il faisait mes devoirs et m'aidaient pour mes punitions mais aussi la moitié des billets que j'avais pris à cet homme.
Je ne sais pas à quel point ces hommes ont détruit mon existence, je ne sais pas jusqu'où, ils m'ont entrainaient dans la nuit? Dans cette voiture dans le lit, dans les douches, n'importe ou, à n'importe quelle heures de la nuit, je devais faire et je faisais. Je n'arriverais jamais à décider si tout ceci est de ma faute. Ces quelques billets sans doute me réconfortaient ils sans doute? Je pose des mots, je prends un peu plus à chaque ligne de cette effroyable intimité pervertie qui débordait par tous les porcs de ma peau. J'ignore ou j'arrêterais mon récit, j'ignore ce que je vais écrire encore. Douleurs essemées dans ma mémoire, ignorances des autres, refus de voir les autres et refus de me voir, d'être vu refus des regards sur moi, je me refuse à cette réalité.
45 ième Partie--il savait qu'il avait refermé le piège sur moi.--
Mon maître d'internat lui savait tout ça, voyait en moi, il savait qu'il avait refermé le piège sur moi.
Est que tout le monde savait qui il était vraiment? Ou ignorait-il ce qui dominait ses pensées, sa perversité? Tout le monde refusait il de voir? Notre relation, était devenue celle de l'homme sur mon sexe, notre relation était devenue la domination perverse de l'adulte sur l'adolescent perdu et happé par ses propres démons. Perdu dans ce monde cet homme deviendra mon guide dans ce monde de silence Il y a eu cette deuxième fois puis, cette troisième fois avec l'homme dans cette voiture ensuite, je crois que j'ai cessé de compter ou ai-je compté vraiment? Un week-end sur deux, sans que personne ne se pose la question de ce que nous faisions ensemble dans la nuit. Mes notes ne remontaient pas, mes notes s'écroulaient encore avec parfois de zéros pointaient et ces notes ne remonteront jamais. J'ai fugué une fois de l'internat, j'avais quitté les cours brusquement, je m'étais enfui mais j'ai été rattrapé. Une semaine de mise à pied fût la plus terrible des sanctions, je ne pourrais plus voir cet homme, cet homme que je ne fuyais pas vraiment. Puis viendra ce mois de Février, il m'avait inscrit pour un week-end à la neige. Nous allions partir en groupe avec l'encadrement scolaire et lui serait là, présent. Pourquoi ai-je accepté, comment en suis-je arrivais à accepter ce voyage dont je connaissais par avance sa destination, le lit de cet homme. Qui a signait les documents autorisant ce voyage? J'ai oublié le comment est-ce arrivé, ma mémoire ne se souvient de rien, si ce n'est que je partais avec lui. Il ne me payait plus depuis longtemps, il avait fini par me dominer totalement. Ma mémoire et mon corps se souviennent encore il a toujours était présent en moi et sur moi. Je me souviens encore sa façon de dire, de parler et de ses questions pour savoir si « j'allais bien ». Il faisait semblant de s'inquiéter de moi, de ma santé, il faisait semblant de tout la journée mais ne faisait plus semblant d'abuser de moi une fois que nous étions ensemble dans la nuit. Il me demandait en riant de me raser le duvet apparaissant sur ma peau et moi je passais cette lame froide sur mon corps et mon visage. Je ne me souviens pas de ce que j'ai fait, ai-je skié? Ai-je vu la neige? Oui sans doute mais je devais voir ces paysages à travers son regard.
46 ième Partie--ce maître d'internat cette pédopsychiatre --
Une partie de ma souffrance vérité existe ailleurs, celle de ma première enfance, ils appellent ça les traumatismes. Je la nomme l'inhumanité de l'homme dans ce qu'elle a de plus abjecte. J'arrive à haïr ce maître d'internat par moment alors qu'il m'est impossible encore de détester ce « père adoptif ». Pourtant je lui doit ma vie dans la nuit, je lui doit mes frayeurs et mes silences, mes premières salissures,. « J'étais l'objet de sa perversion », m'a-t-on dit. Oui, l'enfant objet, l'enfant trahi par son propre destin. Celui d'arriver au mauvais endroit au mauvais moment. Celui d'arrivait dans cette famille alors qu'il ne demandait rien. Je ne cesse d'aller et venir entre ces deux hommes, parce qu'entre ces deux hommes, il y a moi. Moi qui n'ai jamais sus les repousser, les arrêter les dénoncer, par peur et par soumission.
J'avais entre sept ou huit ans, lorsque je suis entré dans un mutisme total. Avait il commençait à me salir avant? Ma mémoire me dit que c'est un peu plus tôt que tout a commencé. Je ne sais plus très bien, mais je me souviens encore, de n'avoir plus de parole et encore moins d'affectivité. Est ce qu'il abusait déjà de moi? Ce « père adoptif », venait il me voir dabns la salle de bain? Ce ne sont que des flashs, des sensations qui vont et qui viennent dans mes premiers sommeils. Je ne prends plus quelconque forme de drogues depuis plus de cinq semaines, est ce que cela fait de moi un « délirant »? Pourquoi avoir garder ce silence? Je le sais aujourd'hui parce qu'ils m'ont expliqués. Mais expliquer n'est pas convaincre.
Ce qui me reste de mon total mutisme ce sont des fragments d'images, je me vois avec cette petite dame assise derrière son bureau. Nous jouions à des jeux stupides et aux marionnettes. C'était une pédopsychiatre si le terme existait déjà à cette époque. Elle m'apprenait de nouveau à parler, à exister? Je n'ai jamais sus la réalité de ce traumatisme et sans doute que je ne voudrais jamais le savoir. Je me souviens que j'urinais sur moi et c'était toujours en présence du directeur d'école lorsqu'il me grondait? Ce n'était pas lui non mais sa présence trop masculine, trop adulte et trop autoritaire que mon corps glaçait me faisant uriner honteusement quand ce n'était pas mes intestins qui se révulsait dans mon pantalon. Je sais que c'est difficile à lire mais je verse ce sordide épisode de mon enfance sur le clavier parce que plus tard je me révolterais contre ma maîtresse parce qu'elle posera sa main sur mon épaule j'étais en cours élémentaires deuxième année, je n'avais pas encore dix ans.
Tout vient d'un coup, dans mes méandres obscurs. J'étais devenu muet et je me révoltais contre cette maîtresse d'école, contre l'adulte et ce qu'ils représentaient. Tout est si prégnant en moi, tout est si trouble et limpide à la fois. Je suivais ces séances de psychothérapie, avec cette dame mais je ne parlerais pas d'avantage. Dans ces années-là, ils ne te demandaient pas si un adulte t'avais du mal, si un adulte t'avais touché entre les jambes, si tu avais vu ou touché un sexe d'homme. Non ils ne te posaient pas ces questions-là, il était toujours préférables de chercher ailleurs, d'où pouvais venir ce traumatisme? Je n'arrive pas à me dire que sans doute a t'il abusait sexuellement de moi. Pourquoi me forgerais-je une telle abomination en moi? Je ne voudrais pas fuir pour rien, tous ont détruits mon existence, ce « père adoptif » toujours ivre qui ne contenait pas ses pulsions, ce maître d'internat cette pédopsychiatre,
ils sont tous présents à la fois, ils forment et vrillent ma mémoire en une gigantesque spirale tous d'une manière ou d'une autre, détruisent mon présent.
47 ième Partie--La question m'a été posé en psychothérapie--
Avait il commençait avant? A qui bon tenter de se souvenir me direz-vous? Je me fais du mal me direz-vous? Oui me faire du mal sans doute comme eux me l'ont fait, je me fais du mal en cherchant et en ne comprenant pas ou tout a commencé vraiment. Me fais je vraiment du mal ou personne ne peut me dire? J'ai encore besoin d'exister à travers cette sordide histoire, elle est le lien qui fait que je n'ai jamais grandi et ne grandi pas. Je suis comme un gamin perdu, tombé et trompé bien trop tôt dans ces jeux d'adultes dont cet enfant ne comprenait pas le sens. Peut être avais je adopté cet fragilité dans ces tous premiers instants que ma mémoire refuse de dévoiler? Ce sont bien trop de question pour peu de réponses. Je ne cesse d'écrire dans la pudeur des mots, depuis le début de mon récit mais d'autres épisodes douloureux jaillissent encore et encore. Je n'arrivent plus à les contenir tout comme ce « père adoptif n'avait pas contenu ces fantasmes lorsqu'il me cueillera et me fera vivre son abomination, lorsqu'il me fera ouvrir la bouche en me tirant par les cheveux sans rien dire il m'étouffera.
J'aurais eu à choisir à ce moment-là, j'aurais préféré une balle en pleine tête, c'est ce qui m'a traversé l'esprit une fois que tout fût fini. Mais je me tairais encore une fois, je ne compte plus le nombre de fois où j'ai dus le faire de « grès » ou de force et plus tard avec ces hommes, je recommencerais pour quelques billets.
La question m'a été posé en psychothérapie,
combien de rapport sexuel ai je connu à cette époque? Je ne savais pas quoi répondre alors ils m'ont donné des valeurs. Entre dix et trente fois? Entre trente et cinquante fois? J'ai coupé court et dit entre quatre cent cinquante est six cent fois en comptant tout ce qui est possible dans leurs perversité. Oui le nombre semble effroyable mais c'est la vérité. J'ai subis ces actes de viols et de rapports sexuels régulièrement jusqu'à l'âge de mes seize ans. Avec mon « père adoptif », ce maître d'internat et tous les autres hommes que je croiserais dans la nuit; Même si je ne voulais pas ou ne pouvais pas, ressentir, je le faisais quand même.
48 ième Partie-- il violait mon regard, il violait ma conscience--
Tout était prétexte au jeu sexuel, nous regardions des photos de magasines qui seraient illégales aujourd'hui, il violait mon regard, il me faisait des lectures de livres qui seraient illégaux aujourd'hui, il violait ma conscience. Il nous arrivait de rire ensemble, oui de rire. Je n'efface pas ma colère d'être devenu l'objet de sa perversité, je n'efface pas parfois ma haine lorsque mes souvenirs me renvoient vers ces quelques bons moments à fumer avec lui ou bien à partager une bière ensemble. Dans sa chambrette. Ces deux ou trois séances de photos me hantent encore, terriblement, il a violé mon image. J'ai de la colère parce que j'ai accepte tout de lui, j'ai accepté tous de ces deux hommes. De ce « père d'adoption »
estimait comme un bon père et de ce maître d'internat sans reproche aux yeux de cette institution. J'ai une profonde colère parce que en ouvrant les yeux je m'éfondre en pensant que tous nos relations de n'importe quelles sortent servaient leurs fantasmes uniquement leurs fantasmes.
Je n'arrive pas à réfréner cette colère silencieuse parce qu'elle a dirigé ma vie jusqu'à aujourd'hui. Combien d'homme ce maître d'internat me fera t'il rencontrer. Ou cela se passait il? Dans les voitures le plus souvent et d'autres fois dans sa chambrette le samedi soir. Tout était convenu, il avait les clefs pour ouvrir les portes de la perversité et fermer celle de ma conscience. J'ai couru vers elle sans vraiment me poser de question, sans honte lorsque j'écris que nous faisions ça avec ou sans préservatif. Peu importe, ils me payaient pour le faire c'était l'essentiel. Certains étaient père de famille avec deux ou trois enfants de mon âge, ils ne me le cachaient pas ou étaient ils trop indiscrets? D'autres me prenait pour leurs fils c'est la vérité, j'avais cet étrange sensation que je pouvais l'être parfois. Je me souviens de ces hommes aux cheveux brun ou aux casques poivre et sel, ils étaient père ou grand père de famille alors que d'autres n'avait personne dans leurs vie. Chacun d'eux avaient leurs propres fantasmes, peu de mot juste agir sur moi ou agir sue eux. Le rituel était le même à mon retour ce maître d'internat voulait savoir ce que j'avais fait avec eux, je devais tout lui dire et lui donner les billets, tous les billets pour ensuite me restituer ma petite part. Je sais que c'est difficile à comprendre et cette vérité est difficilement compréhensible parce que j'avais quatorze ans. Il faut comprendre que dans ces années-là, cette perversité n'en n'était pas vraiment une. Elle trouvait sa place dans la société à travers des livres, des émissions de télévision à heures de grande écoute. L'enfant ou l'adolescent n'avait pas sa place dans cette abomination intellectualisée à cette époque par de grands auteurs en vogue. Les adolescents n'existaient pas dans leurs histoires si ce n'est que comme objet de leur « amour » parce qu'il était reconnu comme tel alors que pouvais je faire d'autres que d'adopter cette fragilité?
49 ième Partie--Je convaincrais Lucas de ne plus venir chez nous en prétextant que « mon père est toujours ivre--
Cette ignominie que me faisait subir tous ces hommes n'en était pas finalement vraiment une pour moi. C'est ce que je me répète comme contre vérité. Cette perversité était devenue une façon d'être et de penser. Elle était ma façon du communier avec les hommes et certains de mes camardes. Nous étions au collège à cette époque-là, je n'avais pas encore intégré l'internat. J'étais plutôt doué mais n'avait pas vraiment conscience. Je pensais déjà à autre chose qu'aux études et cet autre chose était un camarade qui s'appelait Lucas. Nous avions douze ou treize ans, il est devenu très rapidement mon petit ami, nous nous tenions la main et nous faisions bien des choses ensemble lorsque nous étions sûr de ne pas être vu et surpris. Je ne sais pas si nous pouvions parler d'amour parce que je ne le ressentais pas ainsi, c'était plutôt une forte affection pour Lucas. Mais un autre avait une forte affection pour lui, mon « père adoptif », il était heureux de le voir venir chez nous alors que moi, cela me tourmentai. Je convaincrais Lucas de ne plus venir chez nous en prétextant que « mon père est toujours ivre ».
Je crois que c'est l'un des rares moments de bonheur que j'ai connu de façon affective parce que ces hommes reviendront avec plus de force en moi. Ce beau père commençait à ignorer ma présence. La toute dernière fois qu'il avait voulu me posséder c'était encore l'un de ces moment ou je sortais de la salle de bain vêtu simplement de mon slip parce que je n'avais plus de pudeur devant lui. Il me prit par le bras et m'attira entre ses jambes pour recommencer encore une fois. Je lui ai dit « Arrête papa arrête », je ne me souviens pas lui avoir dit ainsi les autres fois, j'acceptais ou me débattais mais ici, je n'ai fais rien d'autre que de lui dire d'arrêter. Mes larmes ont coulées, je crois qu'il me voyait pour la première fois pleurer, est ce fidèle à ma mémoire? Il n'insistera pas et mes libèrera en desserrant l'étau de ses jambes. Je crois qu'en réalité il était lassé de moi et de mon corps. Il se tournera vers un autre jeune garçon, ces fantasmes étaient toujours présents en lui et ce fantasme s'appellera Anthony.
50 ième Partie--Il avait était placé dans " ma famille" pour ne plus que cela se reproduise ».--
Anthony était un jeune garçon de neuf ans sorti de sa famille pour être placé dans celle qui était devenu la mienne. Anthony était « prêté » au voisin de palier tous les mercredi après midi . Ce voisin abusé sexuellement de lui contre rétribution en espèce ou en matériel qu'il donnait à ses parents. Je sais que c'est difficile à lire mais c'est une réalité de ce qui me hante encore aujourd'hui parce que je savais tout ça à cette époque.
Il avait était placé dans " ma famille" pour ne plus que cela se reproduise ». Anthony était " bizarre" , il avait neuf ans et passait tout le temps les mains dans son pantalon, il cherchait toujours à vouloir s'assoir sur mes genoux ou ceux de quelqu'un d'autre, il était très provocateur aussi, je me sentais gêné de savoir qu'il pouvait venir me voir dans ma chambre au cœur de la nuit, je le chassais en le menaçant que j'allais tout répéter le lendemain. Je devais le surveiller lorsqu'il prenait sa douche dans la salle de bain mais très rapidement ce « père adoptif » me remplacera les jours passants. Ils resteront de plus en plus longtemps ensemble dans cette salle de bain. Il avait déjà cette fragilité en arrivant dans cette famille alors il a été bien plus facile pour cet homme de la briser bien d'avantage. J'écris cet épisode avec une grande facilité mais avec un grand dégoût, il ne suffira pas de me dire que ça vous fait vomir parce que vomitif ça l'est. C'est une horreur, une monstruosité c'est que vous direz c'est indéniable mais dans moi, elle est une grande culpabilité de n'avoir rien dit et rien fait, préférant fuir et encore fuir ces images, Anthony, toujours l'oublier m'oublier. Anthony a été vendu sexuellement à son voisin de palier puis, enlevé de cette famille indigne pour être placé dans ce foyer incestueux, celui qui était devenu le mien. Il connaîtra cet homme et il acceptera de « jouer » avec lui dans la salle de bain un après-midi sur deux. Cet homme laissera aller ses pires fantasmes sur ce garçon comme il l'avait fait avec moi auparavant; Anthony ne comprenait pas qu'il subissait le mal de ces personnes parce qu'il était « attardé » mentalement. Je ne saurais jamais si ce « retard » était dus à ces horreurs subies ou si c'était un « retard naturel.
Il m'est sans doute plus facile d'écrire sur Anthony que sur moi-même, ma mémoire est douloureusement vive parce qu'il vivra ce calvaire sans s'en apercevoir. Cet homme avait une totale emprise sur Anthony et moi. J'apprendrais bien plus tard qu'il avait sombré dans la drogue qu'il était devenu un véritable junkie. Il a vécu une terrible injustice de la vie me direz-vous? Oui Anthony a vécu « volontairement » cette abomination, je ferme les yeux pour me souvenir encore de lui et de moi-même. Anthony décèdera à l'âge vingt-cinq ans des suites d'un cancer, il a vécu de foyer en foyer seul et abandonné de tous et de moi. Je ne sais pas si c'est une de mes plus grande douleur de mon enfance mais j'ai encore en moi ce profond regret d'être resté immobile le visage d'Anthony est toujours là dans ma conscience, toujours présent.
51 ième Partie--le blanc pour l'innocence et le bleu pour la couleur de mes yeux.--
Oui je navigue toujours entre ces deux hommes de ne pas avoir sus stoppé leurs obscènes fantasmes et la mémoire d'Anthony, de Lucas. Des regrets de ne pas avoir stoppé ces rouages, leurs rouages? L'occasion c'était présentait pourtant lorsque « mon père adoptif" était venu me chercher à l'internat. J'avais pour habitude de revenir à leur maison en bus. Deux heures de voyage ou je m'endormais parce que j'étais défoncé par les joints que je fumais. Il était là qui m'attendait sur le parking, je ne voulais pas rentrer avec lui dans sa voiture parce que je savais ce qu'il voulait et obtenir de moi. Je l'ai repoussais en le menaçant de tout raconter, j'ai hurlé, je ne voulais pas, je ne voulais plus parce qu'il n'avait personne d'autre que moi pour assouvir ses fantasmes Anthony n'était plus là dans la salle de bain. J'ai quand même fini par accepté de monter dans la voiture tout en le menaçant alors, il s'est mis en larme et m'a demandé de penser à la famille, à ma « mère d'adoption ». Encore une fois je tiendrais parole parce que je ne ne pouvais faire autrement que de me taire,
parce qu'il y avait ce maître d'internat entre lui et moi, ce maître d'internet que « j aimais », de bien des façons. Ce maître d'internat dont je ne cite pas de prénom ni de pseudonyme parce qu'il ne mérite pas d'avoir un quelconque prénom, était en étude scientifique mais ma mémoire ne souvient pus bien dans quelle matière. Il me lisait ses cours et m'expliquait tout en laissant ses mains se balader sur mon corps. J'étais compromis avec lui est ce sans doute pour cela que je n'ai jamais rien dit sur mon « père adoptif ». J'étais vêtu de blanc et de bleu, le blanc pour l'innocence et le bleu pour la couleur de mes yeux. Elles étaient et restent encore mes couleurs préférées, comme pour me souvenir ou ne pas oublier? Tout est si vif en moi, tout est si inquiétant.
Il y a eu moi puis Anthony, puis après le tour d'Anthony ce sera le tour de Cécile, elle avait huit ou neuf ans.
Mais Cécile aura le courage de le repousser dès les premiers instants, dès les premières secondes ou il tentera de glisser ses doigts sous ses vêtements. Combien d'autres avant moi? Cette question m'obsède. Il avait un grand fils bien plus âgé que moi. Il s "amusait » avec moi, il tirait souvent sur mon slip pour voir dedans ou il le descendait d'un geste vif en riant. Cela se passait à la piscine communale dans les vestiaires, cela se passait presque toujours innocemment et moi je ne comprenais pas pourquoi il me faisait ça. Jamais il n'ira plus loin avec moi. Ce n'était que des « jeux » pour rire parce que je le repoussais presque inconsciemment, comme un réflexe parce qu'il n'y avait que son père qui pouvait le faire? Je choisissais en quelque sorte qui avait le droit de me toucher et qui n'en avait pas le droit. Je faisais la même chose avec mon petit ami de collège Lucas. Nous avions le même âge et nous nous découvrions dans ces « jeux ». Est-ce que c'était de l'amour l'un pour l'autre? Mon « père adoptif » m'avait appris et m'avait en quelque sorte « allumé ». Je n'arrive pas à dépasser la taille de ces deux hommes, leurs ombres froides planent encore sur moi, je n'arrive pas à grandir entre eux, je reste encore un enfant et tous ces autres hommes que me fera rencontrer ce maître d'internat sont comme transparents, effacés ou virtuel dans ma mémoire. J'ai couru vers eux sans me poser de question, ils certains me marqueront plus que d'autres, mais tous ces hommes me couvriront du blanc de « l'innocence ».
Mon regard sur ces hommes est resté le même tout ce temps là, j'avais quatorze ans, j'avais vu et ressenti cette ombre froide s'abattre sur moi. Une pudeur me retient encore et toujours de décrire ce qui me rapprochait d'eux. Ce ne sont en fait que des questionnements. Ces hommes aux cheveux entractes, grisonnant, aux casques poivres et sel étaient des hommes pressés de faire, d'assouvir leurs fantasmes. Ils étaient aussi étranges les uns que les autres et moi je devais l'être aussi sans doute pour faire ce que je devais faire avec eux; Dans leurs voitures ou dans la chambrette du maître d'internat ou bien dans une chambre solitaire quelque part près de l'internat. Certains ne voulaient que m'avoir sur eux sans rien me faire ou si peu, ils me parlaient mais en fin de compte, tout se déroulait selon ce qu'ils désiraient. Je ne me souviens pas vraiment, je ne me souviens plus vraiment de leurs physiques mais leurs odeurs est encore dans ma mémoire. Ils puaient la cigarette brune ou bien le cigare, le tabac quand ce n'était pas l'alcool ou bien l'excrément. Ils exigeaient de moi la pureté la propreté, une innocence imberbe pour mieux servir leurs fantasmes. L'un d'entre eux me demandera de m'arroser de son propre parfum avant de le rejoindre sur la couche.
52 ième Partie--Inceste, viols, perversion.--
Certains étaient bien trop grands, trop immenses parfois, ils me faisaient peur. Parfois mon maître d'internat participait aussi, je disparaissais entre eux. Est ce qu'il sert de détailler bien plus ce que je faisais avec eux? Je n'étais plus rien si ce n'est ce qu'ils voulaient que je sois: Un silence. Il m'est terrifiant d'écrire que je ne crois jamais avoir refusé leurs argents, que je n'ai jamais refusé de faire ce qu'ils demandaient, que j'étais le plus souvent conscient. J'étais parfois joueurs et provocateurs, j'étais sournois lorsque je me refusais à eux pendant un court instant parce qu'il m'arrivait de ne plus vouloir. Je semble contradictoire en écrivant que je ne refusais jamais mais que je refusais un court instant mais c'est une spirale infernale dont je ne pouvais sortir. Je ne grandissais plus dans ma tête, je ne changeais plus et d'ailleurs avais-je grandi? Je me rasais les premiers duvets sous l'œil moqueur de ce maître d'internet, il me disait quels vêtement il aimait me voir porter et il en choisissait pour moi parfois sur un catalogue « ça t'irais bien cette fringue ». Et moi, je me l'a procurais pour lui faire plaisir, il me fournissait en même temps le schite pour me calmer lorsque je devenais réticent à ses avances. J'avais fuis un homme pour un autre homme qui m'envoyait dans les bras d'autres hommes et moi j'accepterais tout ça en m'effarouchant parfois mais pas suffisamment pour lui faire peur. Si l'appréhension était présente en lui au début de cette sordide relation, elle avait complètement disparue dans les quelques semaines qui suivirent il m'avait instrumentalisé bien plus que « mon père adoptif » qui m'avait pris de force alors que lui il m'amadouer par son sourire, son langage et le partage de cette perversion.
Je n'entrerais pas plus dans les détails, dans le sordide, je ne veux pas d'avantage abimer vos yeux comme eux ont abîmés mon regard. Mes mots se répètent, se répercutent à toutes les lignes. Vous décrire d'autres moments obscurs passés avec eux me semble inutile parce que je pourrais résumer tout mon témoignage en trois mots: Inceste, viols, perversion. Ces trois mots me hantent m'identifient lorsque un inconnu me regarde dans les yeux. J'ai gardé toutes ces années ce silence, j'ai attendu la mort de mon premier bourreau pour commencer à faire jaillir ce pan obscure de mon passé. Il n'est pas apparu soudainement, tous ce souvenirs étaient présent en moi et durant toutes ces longues années je les ai refoulé dans mes entrailles, dans mon corps et dans mon inconscient. Vous devez vous poser de nombreuses questions, de nombreuses questions quand? Ou? Comment est-ce possible?
53 ième Partie--J'ai brisé un de mes murs, j'ai tout révélé en public--
Vous me demanderais aussi très certainement si j'étais seul? Vraiment seul? Je vous répondrais que non, nous étions entourés et j'étais entouré de monde. Mais personne ne voyait ou n'entendait mes cris étouffés, personne ne prêtait garde à cet enfant perdu dans ses pensées, timide et parfois farouche. Je vivais dans cet invisible, mon corps broyés dans leurs rouages machiavéliques. Ces rouages étaient immuables, se retrouver seul avec eux l'espace de cinq minutes, dix minutes, une demie journée ou une nuit entière. Ils s'assuraient de ne pas être vu ou entendu et s'assuraient de mon silence par la menace, la violence mais aussi par la gentillesse, l'attention qu'ils portaient faussement sur moi. Bien des fois j'ai écris et réécris cette histoire dans ma conscience mais je n'en trouvais pas le début et n'en trouverais sans doute jamais la fin.
Étais-je vraiment seul?
J'avais une main nourricière ma « mère d'adoption »
, un demi grand frère, j'avais des maîtres et des maîtresses d'écoles et j'ai rencontré une « pédopsychiatre qui avait très vite, trop vite conclu que « je n'avais rien de grave », qu'elle ne pouvait pas savoir d'où venait ce traumatisme qui' avait fait s'éteindre ma parole. Je ne sais pas ce que je représentais pour eux, leurs regards ne me quitteront jamais, ils sont imprégnés en moi, ils sont comme tatoués sur ma peau, ils ont percés mon corps mon regard,
j'ai encore ce souvenir lorsque je me retrouvais seul avec « mon père adoptif », il était parfois doux et gentil, bon et brave, il n'était pas toujours pervers. Je cherche encore son bon côté sans vraiment me convaincre parce que des personnes ont tenté de le faire. Ils ne l'ont jamais vu avec ce regard ténébreux qu'il portait sur les jeunes enfants, ils ne l'ont jamais vu glisser ses doigts dans le pantalon d'un jeune garçon, ils n'ont jamais entendu le son de sa voix lorsqu'il fantasmait en peu de mots.
Il a toujours été avec moi froid et distant, comme je le fus avec lui, il a toujours éviter une quelconque petite conversation avec moi devant les autres peut-être avait-il peur que je ne le trahissent, Plus je grandissais et moins il ne s'intéressait à moi, je n'étais plus aussi excitant et puis j'avais « jeté » mon affectif sur ce maître d'internat, je suis passé à un autre que lui, j'ai lâché les mains d'un pervers pour retrouver un autre pervers bien plus « chaleureux » que lui.
Je n'écris plus maintenant, je réfléchis, je pense et je ne me dis rien, je me suis libéré en partie, j'ai vidé mes tripes et je ressens aujourd'hui un grand vide. C'est comme si rien n'est terminé, comme si tout cela ne servait à rien. Je me surprends à me sentir bien parfois mais le plus souvent, je vis dans le silence, dans la peur du regard des autres, de ceux qui m'ont connu. Je ne veux plus les voir et je n'irais plus vers eux, je les fuis comme nous pouvons fuir la peste. Je suis revenu vers ces endroits et j'ai faillis vomir c'est la vérité. Je me sens bien mieux dans l'inconnu, bien mieux dans les rues à ne pas savoir ce qui m'attend l'heure suivante, la nuit suivante. J'ai brisé un de mes murs de silence un des pans de mon enfance, j'ai tout révélé en public, tout le monde sait dans mon entourage, mon ex famille mais j'ai dus partir parce que c'était à moi de le faire il en est ainsi. Personne ne sait pour cette deuxième partie de mon enfance c'est celle-ci qui me fait le plus de mal aujourdhui.
Voilà Laurence j'ai presque tout écrit, tout est si empli de questionnement, de non réponse en moi...
Je te donne l'autorisation d'éditer tous ces témoignages
Propos reccueilli par Laurence Terminet pour FamillenDanger (FED )
Pour lire la suite du témoignage,veuillez vous rendre sur ce lien : http://sosfamillendanger.e-monsite.com/pages/temoignages/suite-histoire-particuliere-page-6.html
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